La Banque d’Algérie a apporté son concours logistique à cet événement académique, le premier de ce niveau mondial en Algérie pour la théorie économique quantitative qui se tiendra le week-end prochain.
L’intervention du français Jean Tirole, prix Nobel d’économie en 2014, succèdera au mot d’accueil du gouverneur de la banque d’Algérie, Mohamed Loukal, jeudi prochain à Alger pour l’inauguration de «l’African Meeting » de la société internationale d’économétrie.
Jean Tirole, Président de la fondation Jean Jacques Laffont, Toulouse Schools of Economics, est notamment connu pour ses travaux dans de très divers domaines (économie industrielle, régulation des monopoles et réseaux, modèles d’affaires biface) réunis généralement sous l’approche des deux théories des jeux et de l’information.
Sa volonté de travailler avec l’Algérie s’était déjà exprimée il y a deux années lorsqu’il avait lancé un protocole d’accord pour la création d’une école d’économie industrielle à Alger sur le modèle dont il est le directeur scientifique à Toulouse.
Ancien président de la très prestigieuse, Econometric Society, fondée en 1933 pour promouvoir l’étude quantitative dans l’économie, Jean Tirole n’est pas étranger à la localisation de sa grande réunion continentale à Alger en 2017.
Les professeurs Nour Meddahi, de Toulouse SE, et Raouf Boucekkine de Aix-Marseille SE, membres de la société d’économétrie ont contribué à obtenir l’appui de la Banque d’Algérie pour la tenue de cette rencontre de trois jours à Alger. C’est d’ailleurs la Banque d’Algérie qui héberge l’événement à son Ecole supérieure des banques (ESB) à Bouzaréah du jeudi 29 juin au samedi 1er juillet.
Des intervenants de très haut niveau
La conférence continentale d’Alger de la société d’économétrie qui succède à celle de l’Afrique du Sud en 2016 réunira de nombreuses sommités de l’économie. Parmi elles, notamment les professeurs qui auront à délivrer une keynote introductive à chacun des panels durant les trois jours.
Le professeur Bernard Salanié (Columbia University) spécialiste d’économie publique ; le professeur Pierre-André Chiappori (Columbia University) spécialiste des comportements des ménages, de la théorie des contrats et de la théorie du risque et de l’assurance ; le professeur Jean-Charles Rochet (University of Zurich) spécialiste de la finance et des organisations industrielles, le professeur Drew Fudenberg (MIT- Harvard) spécialiste de la théorie des jeux, ou encore le professeur Philippe Aghion (Collège de France and LSE) macro-économiste français de renom spécialiste de l’innovation dans les nouveaux modèles de croissance.
La rencontre africaine de la société d’économétrie sera également l’occasion de se pencher sur le cas pratique Algérie. Le professeur Raouf Boucekkine membre de task-force auprès du Premier ministère, réunira autour de lui une réflexion sur la trajectoire du développement algérien dans le contexte de rareté des ressources externes.
La société d’économétrie ou l’excellence mondiale
Les travaux de l’Economic Society sont réputés de très haut niveau. Il s’agit, en fait, de la plus grande société internationale en économie. Seule l’American Economic Association rivalise en termes de taille et d’importance. Dès sa création, la Société a édité un journal, Econometrica, pour propager l’économie quantitative.
Une grande proportion des travaux récompensés par le prix Nobel d’Economie a été publiée dans Econometrica. De la même manière, la grande majorité des récipiendaires du prix Nobel d’Economie ont été à un moment donné Président de la société (pour une année qui est la durée d’un mandat). Tous les cinq ans, la Société organise un Congrès Mondial. Lors des autres années, chaque région organise sa propre Conférence Annuelle.