Réuni à Zéralda au siège de son parti pour la 12eme session de son Conseil National, Jil Jadid tranche la question de la participation aux élections communales à venir.
Le parti de l’opposition Jil Jadid opte pour le boycott des prochaines élections communales et se veut « du côté du peuple » qu’il appelle à prendre ses responsabilités. Ayant été parmi les partis qui ont boycotté les élections législatives du 4mai (largement boudées par les Algériens), Jil Jadid appelle depuis un moment à l’application de l’article 102 comme premier pas vers le changement, étant donnée la situation de déliquescence que vivent les institutions du pays
« Aujourd’hui, la transgression répétée de l’esprit et de la lettre de la Constitution par le Président de la République est indéniable. Ainsi, et pour l’exemple, le Président de la République n’accomplit plus ses devoirs constitutionnels pourtant obligatoires. Il ne s’est plus adressé à la Nation depuis 2012 (article 84) et il ne reçoit plus les lettres de créances des ambassadeurs (article 92), fonction qui ne peut d’ailleurs être déléguée (article 101). La fonction de représentation de l’Etat n’est plus remplie (article 84). Qu’en est-il des autres prérogatives dont l’exercice se fait dans la plus grande opacité et par de tierces personnes ? »
Dans une déclaration trempée au vitriol, Jil Jadid tire à boulets rouges sur la « pseudo-opposition » qui offrira selon lui une énième caution au régime comme elle l’a déjà fait lors des dernières législatives et qui ne font selon lui rien pour opérer une véritable rupture avec le régime.
« Le recours à l’article 102 aurait pu être appuyé par exemple, par les députés des partis dits d’opposition, puisque l’article 187 de la Constitution donne le droit de saisine à 50 députés. Cela aurait été bien plus concret et plus utile pour le pays que la soit disant « tribune pour se faire connaitre », bien stérile d’ailleurs, pour justifier une participation au jeu des élections truquées. « Malheureusement, ces partis, qui n’avaient de cesse de dénoncer à très haute voix, la mascarade des élections, ont préféré briser une solidarité naissante contre le système et enterrer les revendications communes, pour obtenir une poignée de sièges », est-il écrit.
Une crise évitable
Réagissant à la crise économique sans précédent qui s’annonce, Jil Jadid pense que cela était évitable « Cette politique drastique aurait pu être évitée : les surfacturations des importateurs véreux à elles seules et aux dires d’un ex ministre en fonction alors, coûtent autour de 20 milliards de dollars par an (soit 30% des importations)! Tous les grands projets d’Etat sont rackettés à hauteur de 20% par les hommes d’affaires parrainés par le pouvoir. »
S’attaquant au partis dits du pouvoir , Jil Jadid fustige : « Au lieu de plaider l’assainissement des milieux d’affaires, les partis du pouvoir crient à tue-tête qu’ils soutiennent le Président de la République alors qu’en ces moments précis il aurait fallu exprimer son soutien aux Algériens qui ont été trahis, trompés et volés par les rapaces, justement nommés par le Président de la République ! L’incompétence des gouvernements successifs et la nuisance avérée du pseudo programme du Président, démontrent, s’il en était encore besoin, la faillite de ce régime. »