Les ministres africains du Commerce ont appelé la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) à soutenir les efforts des gouvernements pour accéder à des fonds commerciaux, et les négociations pour créer une Zone de libre-échange continentale (ZLEC) africaine.
Le ministre sud-africain du Commerce et de l’Industrie, Rob Davies, a déclaré que les pays africains avaient besoin d’une implication des organisations financières internationales, et notamment de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement (BAfD) et des autres banques régionales, pour investir dans le financement d’activités manufacturières afin de permettre à l’Afrique de produire davantage de biens d’exportation.
Soulignant que l’implication des pays africains dans le commerce mondial dépend principalement de la capacité de ce continent à commercer des produits manufacturés, M. Davies a appelé à prendre des mesures pour veiller à ce que ces pays améliorent leurs produits locaux, afin de ne plus reposer exclusivement sur l’exportation de matières premières.
« Quel est le pays africain le plus intégré à l’économie mondiale ? C’est celui qui vend des produits à valeur ajoutée. Nous devons nous industrialiser et diversifier nos économies », a déclaré M. Davies lors d’une conférence ministérielle sur la transformation des économies en vue d’une croissance durable et partagée, mardi à Nairobi.
Ce sommet de l’Union africaine (UA) a appelé à la création d’une ZLEC d’ici à 2017, afin de permettre aux pays africains de doubler leurs échanges et investissements transfrontaliers, une première étape pour renforcer l’intégration régionale.
Le plan vers la création de la ZLEC consiste à unifier tous les blocs régionaux et à négocier la mise en place d’une organisation commerciale continentale regroupant 54 États pour un produit intérieur brut cumulé de 3.400 milliards de dollars.
Offrir des sources de financement abordables pour les activités manufacturières et industrielles est essentiel pour permettre la survie des industries africaines dans le cadre du commerce mondialisé.
« Nous avons besoin de créer des marchés continentaux importants pour soutenir les marchés industriels et notre propre industrialisation », a déclaré M. Davies, en référence à la nécessité de créer une ZLEC.
Le ministre sud-africain a déclaré que le rôle des banques de financement du développement était important pour la participation des pays africains à l’économie mondiale.
Pour soutenir ce plan, le ministre sud-africain a appelé les pays à envisager un nouveau code de conduite pour toutes les compagnies multinationales implantées dans leur pays.
Cette proposition inclut la négociation d’un accord multilatéral sur l’investissement, qui comprendrait des engagements contraignants des compagnies multinationales actives en Afrique et dans d’autres pays pauvres, sur le respect d’un certain nombre de pratiques comme l’absence d’évasion fiscale et la prestation d’aides aux agriculteurs locaux.
Le ministre nigérian du Commerce, Okechukwu Enelamah, a déclaré que les pays africains avaient besoin de politiques pour générer la croissance économique intérieure, estimant que c’était un besoin essentiel pour assurer la croissance et la réduction de la pauvreté à l’échelle locale.
« Nous devons mener à bien nos réformes structurelles. La croissance est générée par ces programmes. Nous devons évoluer vers la mise en œuvre de ces accords », a déclaré le ministre nigérian, appelant la CNUCED à soutenir la mise en œuvre des accords convenus dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).