Selon Jawad Kerdoudi, aller vers une intégration africaine est plus qu’une nécessité. « Le monde qui se dessine, dans les 10 à 20 années à venir, est un monde avec plusieurs blocs mondiaux.
Alors que le monde se dirige résolument vers des blocs régionaux, l’Afrique s’affiche de plus en plus fragmentée, en bute à ses propres tourments : conflits armés, instabilité politique, corruption, mauvaise gouvernance…etc. Autant de défis que l’Afrique se doit de surmonter. Mais comment ? En adoptant la politique de l’intégration économique. C’est cette option qu’a défendue Jawad Kerdoudi Président de l’Institut marocain des relations internationales (IMRI), à l’ouverture mercredi à Alger des travaux du colloque sur l’Intégration économique en Afrique, organisé par la Confédération générale des cadres de la Finance (CGF). Cette rencontre s’inscrit, pour rappel, dans le cadre d’un cycle de conférences qui ont trait à l’économie africaine à l’initiative d’associations africaines.
Selon Jawad Kerdoudi, aller vers une intégration africaine est plus qu’une nécessité. « Le monde qui se dessine, dans les 10 à 20 années à venir, est un monde avec plusieurs blocs mondiaux. Il y a l’Union Européenne (UE), l’Accord de libre-échange nord-américain Mexique Etats Unis Canada (Alena), l’ASEAN (l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est), et enfin le Mercosur en Amérique du Sud. Il faudra que, nous aussi, les africains, nous puissions avoir notre propre bloc », a plaidé Jawad Kerdoudi pour qui l’intégration africaine est « absolument nécessaire ». Il donne des pistes de réflexion à même de permettre cette intégration africaine tant souhaitée. Ainsi, appelle-t-il, à renforcer l’efficacité de l’Union africaine (UA), à la fois, dit-il, pour résoudre les conflits interafricains, et surtout améliorer le développement économique. Il s’agit en somme de réformer l’UA et la rendre plus efficace.
Renforcer d’abord les unions régionales
De son point de vue, tout en ayant ce « chapeau » qu’est l’UA, il est question aussi de développer les unions régionales. « Regrouper 54 pays à la fois est un processus qui va prendre du temps, d’où la nécessité de commencer par les unions régionales », a précisé M. Kerdoudi. A ce propos, l’orateur marocain a tenu à rendre hommage à l’Afrique subsaharienne qui, a-t-il dit, est beaucoup plus avancée en la matière que l’Afrique du Nord. Il existe en effet huit « communautés » subsahariennes dont l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) qui regroupe le Bénin, le Burkina Faso, la côte d’ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, Niger, Sénégal et le Togo permettant à ces pays d’unifier leur monnaie. Ou encore la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale(CEEAC) créée en 1983 et compte actuellement 10 États membres à savoir l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la RD Congo, Sao Tome & Principe et le Tchad.
Il y a en outre l’OHADA qui regroupe 17 pays africains. L’OHADA est une organisation internationale de plein exercice, dotée d’une personnalité juridique internationale, qui poursuit une œuvre d’intégration juridique entre les pays qui en sont membres. Son objectif est la facilitation des échanges et des investissements, la garantie de la sécurité juridique et judiciaire des activités des entreprises. « Aujourd’hui, il est question de renforcer ces unions régionales, sur le plan politique, économique et monétaire », a indiqué M. Kerdoudi.