Un document publié sur le site internet du ministère tunisien de la Défense indique qu’à l’occasion de la réunion de la commission mixte de haut niveau en charge des questions frontalières, la Tunisie et l’Algérie ont signé, le 27 mai 2014, un « accord de coopération en matière de sécurisation des frontières ».
L’armée algérienne participe bel et bien aux opérations des forces de sécurité tunisiennes contre les groupes terroristes implantés dans les massifs montagneux proches de la frontière algéro-tunisienne. C’est ce que confirme une source sécuritaire à notre confrère El Watan, qui a rapporté cette information dans son édition d’aujourd’hui.
Pour rappel, l’Algérie n’intervient pas officiellement sur un territoire étranger. C’est en vertu d’un accord tenu longtemps « secret » qu’elle intervient aujourd’hui aux côtés des forces de sécurités tunisiennes.
Selon El Watan, il a fallu la publication par le ministère tunisien de la Défense des dispositions de cet accord pour que la coopération militaire algéro-tunisienne soit confirmée du côté algérien.
Un accord sur la « sécurisation de la frontière commune »
Un document publié sur le site internet du ministère tunisien de la Défense indique qu’à l’occasion de la réunion de la commission mixte de haut niveau en charge des questions frontalières, la Tunisie et l’Algérie ont signé, le 27 mai 2014, un « accord de coopération en matière de sécurisation des frontières ». Cet accord, précise le document, porte sur quatre points. Le premier est « l’organisation de réunions bilatérales entre les structures des deux parties en charge de la protection de la frontière commune ». Le deuxième est « la coordination de l’action de terrain et l’instauration d’une coopération opérationnelle en matière de sécurisation de la frontière commune pour lutter contre le terrorisme, la contrebande et la criminalité transfrontalière ». Le troisième est « la mise en place d’un partenariat dans les domaines de l’échange de renseignements en rapport avec la sécurité de la frontière commune ». Le quatrième, enfin, est « l’échange d’expériences en matière de sécurisation des frontières et de lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, ainsi que dans le domaine de la formation spécialisée au profit des cadres militaires en Tunisie et en Algérie ».
Des unités au sein des GGF déployées aux frontières
Selon El Watan, en application de cet accord, « le commandant des groupements des garde-frontières (GGF), le colonel Mohamed Berkani, a effectué, le 15 juillet, une visite d’inspection à la frontière est, qui a concerné les trois wilayas frontalières avec la Tunisie : El Tarf, Souk Ahras et Tébessa.
« Des réunions avec les chefs des opérations, des unités territoriales, des GGF, des postes avancés et des unités d’intervention ont été tenues durant cette mission dont le but était de vérifier l’interopérabilité des différents intervenants », écrit El Watan. Des unités des GGF ont été déployées pour assurer plus de célérité dans la réaction, indique-t-il encore.
Sur le terrain, pas moins de 80 points de contrôle ont été installés sur les 956 kilomètres de frontière commune, 20 zones militaires fermées ont été créées et 60.000 hommes, tous corps sécuritaires confondus, ont été déployés, relève le journal algérien, qui rappelle qu’au lendemain de l’attentat mené par deux groupes terroristes, en juillet dernier, à Henchir Tella (gouvernorat de Kasserine, ouest tunisien) et qui a fait 14 morts parmi les militaires tunisiens ainsi que 20 blessés, quelque 8.000 militaires algériens ont participé à des opérations de ratissage au mont Chaâmbi, aux côtés des forces de sécurité tunisiennes.