Les contrôles aux frontières et aux aéroports tunisiens étant renforcés, notamment par l’interdiction aux jeunes de moins de 36 ans de se rendre en Syrie via la Turquie, les jeunes tunisiens voulant intégrer l’organisation de l’Etat Islamique (Daech), ont recourus aux aéroports algériens pour se rendre en Turquie et par là, intégrer les combattants de l’EI en Syrie.
« Les réseaux d’envoi des djihadistes tunisiens vers la Syrie ont changé d’itinéraires et passent désormais davantage par l’Algérie, le Maroc et la Serbie », estime Elizabeta Karska, la responsable du Groupe de Travail des Nations unies sur l’utilisation de mercenaires dans un rapport diffusé le 10 juillet dernier. Les opérations étant clandestines, aucun chiffre officiel ne détermine leur nombre, mais la presse tunisienne parle de dizaines de jeunes qui ont rejoint la Turquie au cours des premiers mois de cette année. Les futurs djihadistes tunisiens choisissent l’Algérie pour « la non existence de visa de la part de l’Algérie et de la Turquie pour les ressortissants tunisiens », explique le quotidien tunisien Kapitalis.
Le quotidien arabophone tunisien Al Bayan rapporte dans son édition d’hier que des djihadistes se sont infiltrés parmi les supporteurs du Club Africain, à l’occasion du match qui a opposé leur équipe à l’ASO Chlef le 1 mai denier, dans le cadre de la Coupe de la Confédération Africaine de Football (CAF). Ces faux supporteurs, une fois le match terminé, ont pris le vol en direction de la Turquie, et se sont rendus en Syrie par la suite.
5500 tunisiens combattent dans les organisations terroristes
En plus de leur établissement au Proche Orient, les djihadistes tunisiens ont fait des villes libyennes, de Sabratha, Syrthe et Derna leur fief. Le nombre terroristes tunisiens dans toutes les zones de troubles est de 5500 éléments, selon le rapport onusien. « Ils existent quelque 4.000 Tunisiens en Syrie, entre 1.000 et 1.500 en Libye, 200 en Irak, 60 au Mali et 50 au Yémen. Les 625 qui sont rentrés d’Irak sont poursuivis en justice », précise ce rapport.
Le premier ministre tunisien Habib Essid a affirmé le mois dernier devant le Parlement que « 15.000 jeunes Tunisiens avaient été empêchés de rejoindre les djihadistes dans des zones de conflit ». Les autorités tunisiennes avaient précédemment empêché le départ de près de 12.500 candidats au djihad. Environ 500 jeunes sont revenus en Tunisie et sont « suivis de près », par les services sécuritaires et la justice du pays. Bien entrainés, ils représentent pour les autorités l’une des principales menaces pour la sécurité.