L’Algérie s’est félicitée de la qualité de sa coopération économique avec l’Allemagne à la clôture des travaux de la 5ème session de la Commission économique mixte algéro-allemande, tenus les 15 et 16 avril à Berlin. Mais attend toujours plus des entreprises allemandes, lesquelles elle tente de convaincre de la nouvelle démarche « import-substitution »
Le ministre de l’Industrie et des mines, Abdesselam Bouchouareb a appelé vendredi les entreprises allemandes en activité en Algérie à « transformer cette présence économique en investissements directs ». Dans son allocution, à l’occasion de la clôture des travaux de la 5ème session de la Commission économique mixte algéro-allemande, tenus les 15 et 16 avril à Berlin, le ministre a énuméré les domaines dans lesquels l’Algérie souhaite des investissements productifs.
Il s’agit, entre autres, des Technologies de l’information et de la communication (TIC), de l’industrie et des mines, de l’agriculture, de la formation professionnelle, des transports, des infrastructures de base, de la santé et de l’énergie. « L’objectif fondamental commun devra converger très certainement vers la concrétisation des aspirations et attentes des opérateurs économiques de nos deux nations et de mettre en valeur les potentialités que recèlent nos économies respectives pour bâtir un partenariat de choix ; un partenariat stratégique », a-t-il déclaré en présence.
La démarche « import-substitution »
Le ministre a affirmé que l’Algérie favorise les investissements qui viennent épouser sa nouvelle vision économique qui veut dans sa première phase « reconquérir d’importantes parts de marché internes à travers une démarche d’import-substitution ». Selon lui, la structure des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Allemagne sont un terrain favorable à cette démarche. En 2014, l’Algérie importé des véhicules, des produits des industries chimiques, des matières plastiques, du caoutchouc, du bois, des produits papetiers et des cartons, des équipements électriques et mécaniques.
« Ces importations sont un gisement de produits substituables par la production locale à travers la localisation en Algérie tout en préservant les intérêts de vos firmes », a-t-il souligné. Et de se féliciter des partenariats qui commencent à donner leurs fruits notamment dans le domaine de l’industrie mécanique. Pour rassurer les partenaires allemands de la viabilité de la nouvelle démarche du gouvernement, M. Bouchouareb a expliqué que la vigueur de la demande interne et l’importance de la commande publique seront désormais utilisés comme des leviers pérennisant la rentabilité des industries relancées.
Faire de l’Algérie un hub d’exportation vers l’Afrique
Pour être plus persuasif, le ministre n’a pas hésité à mettre en valeur la possibilité de faire de l’Algérie une plateforme d’exportation vers les marchés régionaux notamment l’Afrique. « Par-delà la consommation interne, l’investissement dans des plateformes industrielles de taille critique dégagera des capacités d’exportation vers les marchés régional et continental », a-t-il expliqué, tout présentant l’Afrique comme « un vrai » relais de croissance pour les entreprises allemandes
Selon lui, l’Algérie est un pays respecté en Afrique dont la voix porte sur un continent. De plus, elle dispose d’atouts indéniables pour devenir une véritable plateforme d’exportation vers l’Afrique. Il a cité à ce propos la route transsaharienne qui pénètre dans la profondeur du continent africain jusqu’à Lagos au Nigéria. Ce qui « confère à l’Algérie un atout que nul autre pays de la région nord n’offre en Afrique ». « L’Algérie est à ce titre le chemin le plus court pour arriver au cœur de l’Afrique et les partenariats que nous sommes en train de bâtir avec votre concours seront « nos » et « vos » futurs hubs d’exportation », a-t-il conclu.