« Vous imaginez des étudiants acheter un logiciel à 25.000 ou 30.000 DA ? », s’est interrogé le directeur général de l’Office national des droits d’auteurs (ONDA), Sami Bencheikh El Hocine, en marge d’un séminaire sur la propriété intellectuelle organisé dimanche à Alger, en collaboration avec la Chambre de commerce américaine.
« Les Etats-Unis soutiennent l’objectif du gouvernement algérien pour diversifier l’économie », a déclaré l’ambassadrice des Etats-Unis, Mme Joan Polaschik, lors d’une conférence de presse organisée en marge du séminaire sur la propriété intellectuelle organisé par l’Office national des droits d’auteurs et droits voisins (ONDA), en collaboration avec la Chambre de commerce américaine à Alger.
Selon Mme Polaschik, « garantir l’inviolabilité des droits de la propriété intellectuelle est fondamental pour attirer des investissements et renforcer une économie diversifiée, pérenne, fondée sur l’innovation ».
Pour Mme Joan Polaschik, le cadre juridique en Algérie en matière de protection de la propriété intellectuelle est « avancé » et « conforme aux accords internationaux ». Cependant, ajoute-t-elle, «cela reste un chantier où on peut travailler ensemble pour s’améliorer », particulièrement dans le domaine de la lutte contre la « piraterie » et la « contrefaçon ».
Renforcement de la coopération
« Nous envisageons d’organiser d’autres rencontres de formation, workshops et ateliers, pour sensibiliser la société civile et les jeunes générations à cette problématique », a déclaré, de son côté, le directeur général de l’ONDA, Sami Bencheikh El Hocine.
Le DG de l’ONDA a également affirmé que l’Algérie se préparait à adhérer aux traités de Marrakech et de Beijing. Selon l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), le traité de Marrakech vise à « faciliter l’accès des aveugles, des déficients visuels et des personnes ayant d’autres difficultés de lecture des textes imprimés aux œuvres publiées ». Quant au traité de Beijing, il « porte sur les droits de propriété intellectuelle des artistes interprètes ou exécutants sur les interprétations et exécutions audiovisuelles ».
L’indisponibilité et le coût renforcent le piratage
Les copies illégales de logiciels sont aussi une affaire d’indisponibilité et de prix, convient le DG de l’ONDA en réponse à une question d’un journaliste. Et d’expliquer : « Il est vrai que lorsqu’il y a absence, sur le marché, d’un produit, cela ouvre automatiquement la voie aux moyens illicites, malgré les efforts que font certains éditeurs de logiciels, comme Microsoft, en matière de sensibilisation. Je reconnais aussi que le prix du logiciel est inabordable. Vous imaginez des étudiants, qui n’ont pas beaucoup de moyens, acheter un logiciel à 25.000 ou 30.000 DA ? C’est ce qui pousse ces gens à aller télécharger de manière illégale ou les acheter sur des DVD gravés. »
Selon M. Bencheikh El Hocine, Microsoft et d’autres éditeurs de logiciels membres de Business Software Alliance, « conscients de cette donnée » sont « en train de travailler pour permettre aux étudiants d’acquérir ces logiciels à des prix raisonnables ».
Le séminaire de l’ONDA est animé par trois experts en droit de la propriété intellectuelle, dont deux algériens, Pr. Ahmed Laraba et Pr. Farha Zeraoui Salah, et un Américain, Dr. Kevin Goering.