L’Algérie a besoin entre 400 000 et 500 000 nouveaux véhicules par an, estime le président de l’APOCE.
Les déclarations faites par le ministre de l’Industrie et des mines, Mahdjoub Bedda contre les trois usines de montage des véhicules en Algérie à savoir Renault, Volkswagen et Hyundai ainsi que l’indisponibilité des voitures neuves sur le marché ont relancé le débat sur l’opportunité d’autoriser à nouveau l’importation des voitures d’occasion par des particuliers.
Réagissant à cette situation, l’Organisation algérienne pour la protection du consommateur (APOCE), a appelé sur sa page Facebook au retour pur et simple de l’importation des véhicules d’occasion. Elle estime que la situation actuelle du marché de l’automobile ne peut rester en l’état. Contacté par nos soins, le président de cette association Mustapha Zebdi nous a confirmé l’appel lancé sur Facebook en faveur de la levée de l’interdiction de l’importation des véhicules d’occasion par des particuliers. « Nous avons toujours revendiqué la levée de cette mesure interdisant aux particuliers algériens d’importer des véhicules d’occasion. Mais avec la pression que vit le marché de l’automobile dans notre pays, nous comptons passer à la vitesse supérieure », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « L’importation des véhicules d’occasion par des particuliers est la seule solution, je dis bien la seule solution à la crise du marché de l’automobile dans notre pays ». Pour ce faire, l’APOCE saisira officiellement au cours des prochains jours, le gouvernement d’Abdelmadjid Tebboun en vue de lui demander l’introduire dans le projet de loi de finances pour l’année 2018, une disposition qui permettra aux particuliers algériens d’importer des voitures d’occasion. « Un écrit officiel sera adressé au Premier ministre pour lui proposer d’adopter cette proposition », a-t-il fait savoir. Pour encourager la production locale de véhicules, notre interlocuteur propose au gouvernement de faire d’importation des véhicules d’occasion une mesure provisoire. « Le gouvernement peut, par exemple, autoriser l’importation des véhicules d’occasion pour une période déterminée », propose-t-il.
Selon son analyse, l’Algérie a besoin entre 400 000 et 500 000 nouveaux véhicules par an. Un besoin que ni les constructeurs locaux de voitures ni les importateurs ne peuvent satisfaire à l’heure actuelle en raison des difficultés financières que vit le Trésor public depuis 2015. « L’Etat ne peut assurer la disponibilité de la devise pour importer des véhicules neufs et les constructeurs locaux ne peuvent, eux non plus, répondre à toute la demande locale. La solution qui reste est de permettre l’importation des véhicules d’occasion de moins de trois ans, voire de moins de 5 ans. Un retour qui mettra fin à la situation de crise d’autant plus que le Trésor public ne sera pas impliqué dans les opérations d’importation », affirme-t-il.
Interrogé sur la qualité des voitures d’occasion âgées de moins de 5 ans, il dira que ces dernières sont plus performantes que certaines voitures neuves commercialisées en Algérie. « On n’a rien à reprocher à ces voitures d’occasion importées d’Europe », a-t-il assuré.