Le recul, sinon la baisse des cours des matières premières a impacté les économies des pays africains exportateurs. Du coup, la croissance est revue à la baisse par le Fonds monétaire international (FMI), qui a appelé les pays africains à réagir pour éviter une trop grande décélération de leurs économies.
Dans son rapport d’avril 2016 ‘’Perspectives économiques régionales pour l’Afrique sub-saharienne », rendu public mardi, le Fonds a prévenu que la croissance économique du continent devrait baisser à 3 % en 2016, son plus bas niveau depuis environ 15 ans, si des mesures énergiques ne sont pas prises pour contrer la baisse des cours des matières sur les marchés mondiaux, dont le pétrole, le cacao, le thé ou les minerais. De 6% en moyenne durant les dix dernières années, la croissance de l’économie africaine a baissé à 3,5% en 2015, selon le FMI, qui estime que ce ‘’reflux rapide des cours des matières premières et le resserrement des conditions financières ont mis sous pression plusieurs grandes économies.’’ Le nouveau rapport du FMI appelle à ‘’une réaction politique plus forte pour contrer l’impact de ces chocs et préserver le potentiel de croissance de la région ». La baisse des cours pour les pays exportateurs de pétrole et de matières premières non énergétiques a impacté les économies de pays comme le Nigeria, l’Angola, l’Afrique du Sud, la Zambie ou le Ghana, notamment, estime le FMI. Pour rendre le tableau plus inquiétant, une sécheresse sévère a affecté les pays d’Afrique australe et orientale, comme l’Éthiopie, le Malawi et le Zimbabwe.
Le risque d’insécurité alimentaire
Le risque d’insécurité alimentaire pour des millions de personnes est grand, selon le FMI. Pour autant, le Fonds relève que l’impact de ces chocs varie selon les régions, et un grand nombre de pays continuent d’enregistrer une croissance solide, y compris en termes de PIB par habitant.’’ »La plupart des importateurs de pétrole ont vu une amélioration sensible, avec une croissance de 5% ou plus dans des pays comme la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Sénégal, et de nombreux pays à bas revenus », note le rapport. ‘’Ces pays continuent de bénéficier des efforts d’investissement dans les infrastructures et d’une consommation privée robuste’’, ajoute-t-il. « Si les perspectives immédiates restent difficiles pour un grand nombre de pays d’Afrique sub-saharienne, l’environnement commercial s’améliore dans la région et la démographie est favorable, ce qui devrait contribuer à soutenir la croissance à moyen terme », indique le rapport. Seule condition, recommande le FMI : pour tirer les bénéfices de ce fort potentiel, un remaniement important des politiques est essentiel car la réponse politique actuelle est insuffisante, a déclaré Antoinette Sayeh, directrice du département africain du FMI. Car ‘’ce remaniement des politiques est nécessaire de toute urgence dans les pays exportateurs de matières premières et dans certains pays d’accès au marché, a-t-elle dit.