Actuellement, près de 60 % de la population des pays du sud de la Méditerranée ont moins de 30 ans.
A l’instar des pratiques des universités et grandes écoles (Harvard, Yale, HEC), des réseaux d’étudiants au sud de la Méditerranée s’intéressent de plus en plus à l’entrepreneuriat social qui fait l’objet de conférences et d’initiatives.
C’est le cas pour le réseau d’étudiants Algerian Center for Social Entrepreneurship fondé par de jeunes étudiants et diplômés de même que le Moroccan Center for Innovation and Social Entrepreneurship. C’est le constat émis par l’association des agences d’investissement en Méditerranée (ANIMA) dont l’Andi est membre.
Selon les auteurs d’un récent rapport, dont Emmanuel Noutary, délégué général d’ANIMA, l’économie sociale et solidaire est un moteur de croissance en Méditerranée et les effets d’entraînement et l’impact économique global des entreprises constituent un sujet de préoccupation. C’est à ce titre qu’ANIMA s’intéresse aux dynamiques d’économie sociale et solidaire (ESS), qui portent en elles les gènes de l’inclusion et de la responsabilité sociale.
Le développement du secteur de l’ESS en Méditerranée signifie avant tout entraîner les entreprises dans une démarche de création de valeur pour leurs territoires avec création d’emplois et pratiques sociales et environnementales responsables.
ANIMA est également sensible à la dynamique de l’ESS car l’une des premières qualités de cette offre entrepreneuriale est qu’elle est la plupart du temps innovante. Les solutions inventées permettent souvent d’enrichir les services et produits dans les domaines du social, de la santé, de l’éducation mais aussi dans des secteurs stratégiques pour les pays méditerranéens : écotourisme, énergies renouvelables, industries culturelles et créatives.
L’ESS peut, par ailleurs, représenter un outil efficace pour l’intégration de groupes en risque d’exclusion sociale : jeunes défavorisés, femmes, habitants de régions désavantagées, personnes en situation de handicap. D’un autre côté, l’ESS apporte une réponse particulièrement pertinente pour le développement du secteur privé dans les pays de la rive Sud de la Méditerranée car elle peut contribuer à relever les grands défis de la mobilisation d’une jeunesse nombreuse, en quête d’emploi et de plus en plus tournée vers l’entrepreneuriat.
Actuellement, près de 60 % de la population des pays du sud de la Méditerranée ont moins de 30 ans et ce ratio va encore croître puisque presque 3 millions de personnes entrent chaque année sur un marché du travail peu porteur. Or cette jeunesse est touchée de plein fouet par le chômage, et cela qu’elle soit diplômée ou pas. La création d’emplois durables et non délocalisables pour les jeunes figure ainsi en haut de l’agenda des pays : une problématique à laquelle répond concrètement l’ESS. Les entreprises sociales ciblent en effet des activités ancrées dans le territoire et elles créent plus d’emplois que la moyenne.