Pour Adelane Mecellem, qui s’exprimait sur les ondes de Radio M., avec cet emprunt obligataire étatique, les compagnies d’assurance vont pouvoir obtenir une rémunération du placement de leurs réserves (5%) bien meilleure que ce que leur rapporte l’acquisition de bons du Trésor (1%).
La croissance d’AXA Algérie a été, en 2015, beaucoup plus rapide que celle du secteur et donc des principaux concurrents : moins de 2% pour le secteur des assurances considéré globalement et plus de 15% cette compagnie, selon les chiffres livrés en exclusivité par le PDG de la compagnie, lors de son passage à l’émission « l’Invité du Direct » du mercredi 13 avril.
Un peu moins de 5 ans après sa création, Axa Algérie continue donc de renforcer ses positions et représente désormais globalement 4% du marché algérien de l’assurance et environ 15% de la branche assurance-vie. Le chiffre d’affaires des assurances dommages est réparti à parts égales entre l’assurance auto et les risques industriels et de transport. Les assurances de personnes sont dominées à hauteur des deux tiers par la prévoyance groupe, santé et vie, et à hauteur du tiers pour l’assurance voyage.
La première expérience dans le cadre du 51/49%
Pour Adelane Mecellem, le groupe AXA, partout où il est présent, « met un point d’honneur à s’adapter au contexte juridique local ».Un contexte juridique qui a de cette compagnie une EPE au sein de laquelle le géant de l’assurance mondial est associé à hauteur de 49%, à la Banque extérieure d’Algérie (BEA) et au Fonds national d’investissement (FNI).
Selon Adelane Mecellem cette expérience, qui a été la première du genre en Algérie, « se passe très bien parce que les règles ont été clairement définies dès le départ ». Le pacte d’actionnaires confie le management opérationnel à Axa et réserve les décisions « stratégiques » au Conseil d’administration et à l’Assemblée générale des actionnaires.
Le PDG d’AXA récuse la notion de sleeping partners à propos des actionnaires algériens. Ils jouent, au contraire, assure-t-il, « un rôle essentiel en validant avec nous les budgets, les business plans ou la politique de placement », et la BEA, ajoute-t-il, « est un soutien important pour l’expansion de la compagnie sur le plan commercial ». En revanche les actionnaires algériens « ne se mêlent pas de la gestion courante et n’ont aucun rôle dans des domaines comme, par exemple, la politique salariale, les recrutements ou le choix des fournisseurs ».
Un objectif d’équilibre financier au bout de 5 ou 6 ans
Les actionnaires, c’est aussi le groupe AXA lui-même, dont les standards favorisent, selon Adelane Mecellem, la réussite de la filiale algérienne. Des standards qui « privilégient, au cours de la phase de démarrage de la compagnie, des investissements importants dans la formation, les systèmes d’information et le développement des réseaux » : « On ne nous met pas la pression, ni du coté des actionnaires algériens ni du côté du groupe AXA, en matière de résultats financiers à court terme. » D’ailleurs la norme pour les nouvelles filiales au sein du groupe international consiste à « atteindre l’équilibre financier au bout de 5 ou 6 ans ».
Un objectif conforme à la feuille de route d’AXA Algérie qui se fixe des objectifs de rentabilité précis tempéré par des règles en matière de « croissance rentable, d’orthodoxie tarifaire et de provisionnement ».
L’expérience « réussie » d’Axa Algérie est-elle susceptible de servir de modèle ? La réponse d’ Adelane Mecellem est nuancée. Pour les PME, les échos ne sont pas très favorables et la formule ne semble pas la plus adaptée. Le PDG de cette compagnie recommanderait plutôt « une démarche qui évite les règles trop générales et qui examine les situations au cas par cas, de façon chirurgicale ».
Objectif : faire partie d’ici 2020 du Top 4 en matière d’assurance dommages
Les ambitions d’Axa Algérie sont à la mesure de la taille du groupe. Celui-ci entend bien occuper « d’ici 2020 » une position de leader national dans le marché à très fort potentiel de croissance des assurances de personnes et se positionner parmi les 4 ou 5 premières compagnies en matière d’assurances dommages. Une ambition qui implique des performances non seulement en matière de croissance du chiffre d’affaires mais également en matière « d’innovation, de qualité de service et de confiance de la clientèle ».
Les enjeux pour les années à venir sont aussi liés aux développements en cours sur le marché financier qui sont salués par le PDG d’Axa Algérie : « L’Etat va devoir se financer en ayant d’avantage recours à l’endettement interne. Les compagnies d’assurance vont trouver pleinement leur place dans ce processus qui offre de nouvelles opportunités pour le placement de leurs réserves. » Et de relever que les rémunérations annoncées pour le futur emprunt national sont évidemment « beaucoup plus intéressantes que les 1% procurés actuellement par les bons du Trésor. D’autant plus que tout laisse à penser que le marché pour ce type de produits financiers sera très liquide ».
Des perspectives de nouveaux placements qui ne sont cependant pas exemptes d’interrogations : « les futures obligations d’Etat seront-elles comptées parmi les réserves obligatoires auxquelles sont aujourd’hui astreintes les compagnies d’assurance?» s’interroge le PDG d’Axa Algérie.
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