« L’établissement algérien d’excellence pour les contenus numériques est en bonne voie » (Mohamed Mebarki) - Maghreb Emergent

« L’établissement algérien d’excellence pour les contenus numériques est en bonne voie » (Mohamed Mebarki)

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Le gouvernement algérien était représenté à la 10e SEM de Marseille dédié au numérique à travers Mohamed Mebarki ministre de l’enseignement et de la formation professionnelle. L’occasion d’une annonce prometteuse.

 

« On est entrain de créer avec Microsoft, Huawei, et d’autres grandes enseignes présentes en Algérie un établissement d’excellence dans les contenus numériques » a annoncé Mohamed Mebarki, le ministre algérien, de la formation professionnelle jeudi après midi à Marseille lors d’un des panels de la 10e semaine économique de la Méditerranée intitulé « développement du numérique et marché du travail en Méditerranée ». Il s’agit d’un projet d’institut co-piloté par les deux ministères de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur dont le cursus pédagogique est assuré par les entreprises partenaires. Il sera tourné vers l’enseignement des métiers du digital et la production des contenus numériques. Mohamed Mebarki a admis devant un parterre de ministres maghrébins et européens, des spécialistes, des chefs d’entreprises et des startupers de la zone PACA, que « le potentiel algérien dans la téléphonie et les contenus digitaux n’est pas totalement exploité ». Maghreb Emergent n’a pas encore obtenu plus de détails sur ce projet qui tendra à mieux alimenter l’écosystème du numérique en ressources humaines adaptés, mais a appris qu’il serait voisin du modèle, cité par le ministre, de partenariat réalisé dans la formation professionnelle entre Schneider et Sonelgaz dans la filière de l’électricité. Le ministre algérien a présenté au public le plan de numérisation de la formation professionnelle en Algérie avec, en toile de fonds, l’adaptation des ressources humaines algériennes « au nouvel environnement professionnel qui va se digitaliser »

Formation de développeurs en mode « quick »

L’Algérie forme environ 30 000 informaticiens par an, mais n’arrive pas à adapter les contenus de cette formation aux dernières évolutions du marché, notamment dans sa partie développement web, à cause d’une lourdeur dans les contenus pédagogiques inadaptés. Alain Assouline directeur de webForce3 a peut être apporté une réponse à ce travers, existant en France aussi ou « la formation d’un développeur requérait , jusqu’à peu encore, un bac+5 ». Le problème est que, depuis le Cloud, les langages changent de plus en plus vite et que le codage se fait de plus en plus dans les langages du web y compris pour les logiciels d’entreprise. Conséquences les développeurs qui n’apprennent pas les nouveaux langages sortent du marché. « Nous proposons une formation qui permet d’occuper un poste de travail, et nous continuons à former lorsque les langages changent : 490 heures équivalent à une année de cours. Mais que nous délivrons en trois mois ». Cette souplesse qu’apporte Alain Assouline dans le mode de formation des développeurs a permis à WebForce3 de former 400 personnes « placées à 90% dans les entreprises, qui reviennent vers nous pour d’autres ressources ».

Un fonctionnaire sur deux inutile après la numérisation

Plus généralement le panel dédié aux incidences du numérique sur le marché du travail a révélé un fonds de scepticisme sur la capacité de la révolution numérique à créer plus de nouveaux emplois qu’à détruire des emplois traditionnels. Jean-Hervé Lorenzi, président du cercle des économistes, bien connu en Algérie ou il conseille souvent le gouvernement, a noté que « le numérique crée surtout des emplois déqualifiés », évoquant l’exemple de Amazon ou l’essentiel des effectifs est dans la logistique. Jean Louis Reiffers, président du conseil scientifique de la Méditerranée, et autre ami de l’Algérie, a lui aussi insisté sur ce spectre du « numérique qui crée du chômage », « je ne suis pas certain du solde de la balance emploi » et « j’ai du mal à lancer une filière numérique dans les quartiers nord de Marseille » parce que les jeunes là bas pensent que cela menace les emplois réels qu’ils peuvent avoir dans la santé ou les services sociaux. Sur ce thème, le professeur franco-tunisien Adel Ben Youssef a exprimé, plus tard dans l’après midi dans un autre panel dédié celui là au numérique en Algérie, sa crainte d’une destruction massive d’emplois à cause de la numérisation qui arrive « En Algérie la e.gouvernance si elle est réellement développée va rendre un fonctionnaire sur deux inutile. Que va faire le gouvernement dans ce cas ? »

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