L’Etat algérien doit libérer le foncier et favoriser les entreprises privées algériennes spécialisées dans le BTP afin de répondre plus efficacement à la demande sur le logement, a indiqué sur Radio M, ce lundi, Brahim Hasnaoui, président-directeur général du Groupe des sociétés Hasnaoui.
Ces mesures sont à prendre rapidement, particulièrement «dans un contexte marqué de crise et où les entreprises publiques prennent encore en charge 90% des projets de réalisation de logements », a-t-il soutenu.
Concernant le foncier, M. Hasnaoui a signalé que « l’on a légiféré en fonction de la Mitidja », une terre fertile et relativement bien irriguée et qu’il est nécessaire de protéger de l’invasion du béton.
« Mais ce n’est pas le cas de toutes les régions du pays », a-t-il affirmé, rappelant que dans certaines régions du pays, il serait bien plus rentable de dégager du foncier pour la construction que de les réserver exclusivement à l’agriculture.
Il est nécessaire, dira-t-il, de lancer des études pour identifier les terres où il serait plus bénéfique de mettre sur pied des projets de construction de logements.
Les entreprises étrangères ont toujours été favorisées
Tout en précisant que les entreprises de construction étrangères ont toujours été favorisées par rapport aux entreprises algériennes, le P-DG du groupe Hasnaoui, a estimé qu’il était plus que jamais le moment de laisser les entreprises algériennes se lancer dans les chantiers qu’elles maîtrisent et qui ne demandent pas la technicité des leurs concurrents internationaux. Il appelle, à ce propos, à mettre un terme aux lourdeurs administratives que subissent, tout particulièrement, les entreprises privées algériennes.
L’invité de Radio M préconise, pour répondre à la demande en matière de logements, d’encourager les coopératives immobilières et de leur ouvrir la voie pour lancer des projets de différentes dimensions en fonctions du niveau de vie de différentes catégories de clients. A ce sujet, il exhorte les banques à alléger les conditions bancaires liées à l’obtention de crédits pour le logement. La suppression de la condition d’âge ou encore la limitation du taux de l’apport personnel à 25% quel que soit le salaire du demandeur en sont des exemples.
Par ailleurs, Brahim Hasnaoui invite les pouvoirs publics à être moins regardants sur les prix lorsqu’il s’agit du travail des bureaux d’architectes estimant qu’il faut « encourager la réflexion » pour tout ce qui touche au domaine de la construction.
« La faiblesse des études génère une perte financières de 10%, en moyenne, dans les projets de réalisation », a-t-il rappelé. Il souligne que la faiblesse de ces études est étroitement liée aux prix bas proposés aux bureaux d’architectes. Brahim Hasnaoui s’est dit pour une gestion continue des cités construites. Un élément qui a longtemps fait défaut en Algérie.