La consommation de tabac tue plus de 7 millions de personnes chaque année dans le monde, a alerté mardi 30 mai l’OMS, appelant à interdire sa promotion et à augmenter les taxes sur ces produits.
A l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, l’OMS a publié un rapport évaluant le coût sanitaire et économique du tabac et, pour la première fois, son impact environnemental. Chaque année, plus de 7 millions de personnes meurent du tabagisme, contre quelque 4 millions au début du 21e siècle, selon les nouveaux chiffres de l’OMS.
Le tabagisme représente également un lourd fardeau économique pour la planète : son coût (en termes de dépenses de santé et de perte de productivité) est estimé à plus de 1.400 milliards de dollars (1.250 milliards d’euros), soit 1,8 % du produit intérieur brut (PIB) mondial. « Le tabac est une menace pour nous tous », a déclaré la directrice générale sortante de l’OMS, Margaret Chan, dans un communiqué.
« Néanmoins, s’ils prennent des mesures drastiques de lutte antitabac, les gouvernements peuvent préserver l’avenir de leurs pays en protégeant les consommateurs et les non-consommateurs de tabac contre ces produits mortels, en générant des recettes visant à financer les services de santé et les autres services sociaux, et en préservant leur environnement des ravages causés par le tabac », souligne-t-elle.
D’après le rapport, les déchets du tabac représentent le type de déchet le plus répandu dans le monde, et « contiennent plus de 7.000 produits chimiques toxiques qui empoisonnent l’environnement, y compris des substances cancérogènes ».La culture du tabac est également partiellement responsable de la déforestation. Un arbre est perdu pour chaque 300 cigarettes écrivent les experts. Selon l’OMS, le tabac pourrait provoquer au cours du 21e siècle jusqu’à un milliard de morts dans le monde.
Pour venir à bout de ce fléau, l’agence spécialisée de l’ONU plaide pour des « mesures fortes », comme l’interdiction du marketing et de la publicité, le conditionnement neutre et l’interdiction dans les lieux publics intérieurs et les lieux de travail ».
Comme l’explique le Dr Oleg Chestnov, sous-directeur général de l’OMS, « l’une des mesures de lutte antitabac les moins utilisées, mais néanmoins les plus efficaces, pour aider les pays à répondre à leurs besoins en matière de développement consiste à accroître le prix du tabac et les taxes sur ces produits ».