La septième locataire du Ministère de la Poste et des Technologies et de la Communication (MPTIC) a pris ses fonctions dans une conjoncture marquée par une augmentation du taux de pénétration de l’Internet en Algérie, due essentiellement au lancement de l’UMTS et à la démocratisation des smartphones. Cependant cette performance demeure insuffisante et n’a d’incidence sur l’économie nationale que dans le domaine fiscal. La nouvelle Ministre, Mme Feraoun a donc du pain sur la planche pour élargir le champ des incidences des télécommunications et du numérique sur l’économie du pays afin d’atteindre l’espace de l’emploi, des services et de l’export. Pour cela, elle doit éliminer tous les obstacles qui entravent l’innovation dans les services Internet à haut débit. En clair, le gouvernement dans sa totalité, est appelé à imposer l’investissement dans l’amélioration du débit, de la qualité et de la sécurité des réseaux. Il devra également créer le cadre réglementaire adéquat pour inciter des investisseurs à s’intéresser au développement de la capacité et la mise à niveau du réseau de l’opérateur Algérie Télécoms.
Cela mènera à une augmentation de la performance chez l’opérateur historique, lui permettant ainsi de bien réussir l’épreuve du dégroupage de la boucle locale, s’il venait à être adopté par le gouvernement. Dans un autre chapitre tout aussi important, le MPTIC devrait dynamiser l’action le conseil de concurrence pour s’assurer que les opérateurs des télécommunications soient suffisamment présents pour assurer aux usagers les meilleures offres dans de bonnes conditions, surtout dans le volet de la data mobile. Mais le plus grand défi qui attend la nouvelle locataire du MPTIC est de réussir là où ses prédécesseurs ont échoué. Va-t-elle parvenir à élargir le champ d’action des technologies du numérique au-delà des supports de transmission filaires ou hertziens et des opérateurs des télécommunications ? Espérons qu’elle sera pour le MPTIC ce que l’est aujourd’hui Marissa Mayer, CEO de Yahoo!.