Le DG de l’entreprise de Conseil en Communication Allégorie a dénoncé, sur les ondes Radio M., la radio web de Maghreb Emergent, les prix bas appliqués par certains médias pour attirer les annonceurs. « L’annonceur a l’impression d’acheter moins cher, mais quid de l’impacte ? Un média qui vent au rabais est-il suffisamment puissant ? » s’es-il interrogé indigné.
L’industrie de la communication est estimée aujourd’hui à 300 millions de dollars en Algérie, contre 100 millions en 2004, a indiqué Toufik Lerari, directeur général de l’entreprise de Conseil en Communication Allégorie, lors de son passage à l’émission L’Invité du direct de Radio M, la radio de Maghreb Emergent. Pour lui, ce marché a certes triplé en une dizaine d’années mais il reste en deçà de son potentiel. « L’industrie de la communication est de l’ordre de 1 milliard de dollars au Maroc et de 10 milliards en France. », a-t-il rappelé.
Le développement de ce secteur est, selon le patron d’Allégorie, inhérent au développement de l’économie. « Plus l’économie d’un pays est prospère, plus l’industrie de la communication le sera et se structurera », a-t-il observé. Et d’ajouter : « La courbe du marché de la communication, qui a grandi de manière indéniable ces dernières années, va en augmentant ».
Sur les facteurs de développement de cette industrie, M. Lerari considère que la concurrence qui découlerait d’un développement économique boostera l’investissement dans ce domaine.
« Nous vivons une période de transition dans la communication »
S’agissant du marché de la publicité en Algérie, M. Lerari a précisé que c’est le client qui décide du mix médias, ou choisit tel ou tel média pour annoncer. Il estime, toutefois, que les médias ne pourront travailler que dans la complémentarité : « Nous sommes en train de vivre une époque de transition dans la façon de communiquer. Je suis contre le fait d’opposer les médias. Je trouve qu’ils doivent travailler dans la complémentarité. »
Dans cette concurrence qui pourrait paraître parfois « agressive », M. Lerari dénonce les prix bas appliqués par certains médias pour attirer les annonceurs. « On a même observé des cas où des prix de la publicité dans une télévision coûtent moins cher que son insertion en presse ! », s’est-il indigné en s’interrogeant : « L’annonceur a l’impression d’acheter moins cher mais quid de l’impacte ? Un média qui vend au rabais est-il suffisamment puissant ? ». Selon M. Lerari, les mesures prises par le gouvernement dans la réduction des penses publiques n’auront pas d’impactes négatifs à court terme, car elles pousseront les annonceurs à professionnaliser leurs investissements.