Pour l’ancien patron du groupe pharmaceutique public Saidal, qui était hier l’invité du direct de Radio M., il ne faut plus investir dans la pharmacie classique mais dans la biotechnologie.
« Il faut arrêter les investissements dans la pharmacie classique à base de chimie de synthèse et aller plus vers la biotechnologie », préconise Boumediene Derkaoui, ancien P-DG du groupe pharmaceutique Saidal, qui était, hier mercredi, l’invité du direct de Radio M, la web radio de Maghreb Emergent.
Du point de vue de cet ancien gestionnaire du secteur public économique, il est important d’investir dans les nouvelles technologies liées à la filière pharmaceutique, et ce, considérant que la demande du marché algérien ira nécessairement vers des produits de nouvelles générations eu égard au changement de mode de vie et à l’augmentation de l’espérance de vie des Algériens.
Cette nouvelle étape devrait être franchie dans le cadre de partenariats avec des entreprises étrangères ayant de l’expérience dans ce domaine. « Il existe des laboratoires algériens très intéressés et qui avancent dans ce domaine. Il ne faut pas rater le coche », a-t-il insisté.
Selon lui, l’Algérie a réussi, jusqu’ici, à développer le secteur pharmaceutique à travers des mesures protectionnistes qu’il faudra maintenir. Ces mesures ont permis, a-t-il rappelé, de réaliser « un essor considérable dans cette industrie puisque les besoins du pays sont couverts à hauteur de 50 à 60 % par la production locale ». « Je ne pense pas que la filière pharmaceutique aurait connu cet essor et cette croissance à deux chiffres si de telles mesures n’avaient pas été prises », a-t-il soutenu.
« Un protectionnisme qui ne soit pas de type rentier »
L’ancien PDG de Saidal s’est dit en faveur du protectionnisme, seul moyen susceptible de permettre à l’Algérie de maintenir son industrie face aux géants internationaux. Toutefois, le protectionnisme qu’il défend se doit d’être intelligent. Il le définit comme « un protectionnisme qui ne va pas nous remettre dans des situations de rente mais qui soit susceptible de développer la compétitivité », des entreprises algériennes.
Interrogé pour savoir si le modèle employé pour le secteur pharmaceutique pouvait être appliqué à l’industrie automobile, l’invité de Radio M. a répondu en s’interrogeant sur la pertinence des projets de montage automobile lancés ou devant être lancés en Algérie : « Il y a trente ans, nous avions abandonné le projet Fatia, qui devait être lancé avec les Italiens, parce que nous avons considéré qu’il n’était pas rentable et aujourd’hui nous voulons lancer des projets similaires. Je me pose la question. ».
Boumediene Derkaoui s’est également interrogé sur ce qui a poussé Renault et Peugeot à s’installer « chez nos voisins » pour produire respectivement 400.000 et 200.000 véhicules par an avec des taux d’intégration de 80 et 60% et de mettre en place une plate-forme industrielle pour le Moyen-Orient et l’Afrique alors que les projets prévus en Algérie sont très modestes.
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