L’Observatoire tunisien de l’eau met en garde contre l’aggravation du stress hydrique en 2017 - Maghreb Emergent

L’Observatoire tunisien de l’eau met en garde contre l’aggravation du stress hydrique en 2017

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Entre 2016 et 2017, les ressources en eau dans les barrages tunisiens sont tombées de 1,426 milliard de m3 à quelque 700 millions de m3 seulement, selon des chiffres rendus publics par le ministre tunisien de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques, le 7 mars dernier devant l’Assemblée des Représentants du Peuple.

 

 

Pour l’Observatoire tunisien de l’eau, la crise de l’eau en Tunisie s’approfondira en 2017 : son coordinateur Alaâ Marzouki a prédit hier, dans une déclaration rapportée par des médias locaux, que la rareté des ressources hydriques et la surexploitation de la nappe souterraine s’aggraveraient cette année, une situation dont il a rendu responsables la gestion de la Société nationale de l’exploitation et de distribution des eaux (SONEDE) et les politiques du ministère de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques

Alaâ Marzouki a appelé les autorités tunisiennes, en conclusion de cette mise en garde, à réviser leur politique d’exploitation des ressources hydrauliques et à rationaliser la consommation de l’eau.

 

42% des conduites sont vétustes, des pertes d’eau de 30% !

 

Pour rappel, entre 2016 et 2017 les ressources en eau dans l’ensemble des barrages du territoire tunisien sont tombées de 1,426 milliard de m3 à quelque 700 millions de m3, selon le ministre de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques, Samir Ettaieb, qui s’exprimait le 7 mars dernier devant l’Assemblée des Représentants du Peuple.

Dans un entretien publié par l’agence Tunis Afrique Presse (TAP) le 17 mars dernier, Raoudha Gafrej, professeure à l’Institut Supérieur des sciences biologiques appliquées de Tunis, avait expliqué « qu’avec 419 m3 par habitant/an, la Tunisie est en situation de pénurie d’eau absolue », Il s’agit là, avait-elle ajouté, d’ « une situation chronique (…) accentuée, ces dernières années, par les effets des changements climatiques, l’augmentation des besoins mais également par la dégradation et la vétusté des infrastructures de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (SONEDE) et des infrastructures d’irrigation et de transfert de l’eau ».

Les pertes d’eau en Tunisie, avait précisé cette spécialiste, s’élèvent à près de 30% des quantités transférées, un chiffre inquiétant corroboré par des chiffres de la SONEDE indiquant que 42% de ses conduites sont vétustes.

Dans ses déclarations à la TAP, Raoudha Gafrej avait moqué le rythme lent auquel est menée la rénovation du réseau d’adduction par la SONEDE : « Au rythme de la SONEDE qui programme la réhabilitation d’environ 200 km par an, il faudra à peu près un siècle pour réhabiliter les 42% de son réseau, long de 52 000 km. Sans parler des besoins pour les périmètres publics irrigués dont 30% ont au moins 30 ans et dont l’infrastructure ne peut pas utiliser les techniques d’économie d’eau ! »

 

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