Les pays occidentaux, Etats-Unis et Grande-Bretagne en tête, ferment les yeux sur la répression à Bahreïn, royaume du Golfe où 169 opposants ont été arrêtés, torturés, menacés ou interdits de voyager entre juin 2016 et juin 2017, accuse Amnesty International dans un rapport publié jeudi.
Cette répression, estime l’organisation de défense des droits de l’homme, a coûté la vie à au moins six personnes, dont un enfant. Neuf cas d’opposants torturés en détention ont été transmis à l’ONG, dont huit pour le seul mois de mai 2017.
Amnesty déplore le silence des Etats-Unis et du Royaume-Uni. Les deux pays ont une forte capacité d’influence sur le royaume sunnite: la Ve flotte américaine y est basée et la marine britannique y dispose également d’importantes installations.
L’ONG relève que contrairement à l’ancien président Barack Obama, Donald Trump n’a pas dit un mot sur cette situation. « En mars 2017, le président Trump a déclaré au roi Hamad de Bahreïn: ‘il n’y aura pas de pression avec cette administration.’ Bahreïn semble avoir interprété cette déclaration comme un feu vert pour poursuivre la répression », commente Amnesty.
Bahreïn, dirigé par une dynastie sunnite, a une population majoritairement chiite qui réclame d’être mieux reconnue.
Le pays, en proie à des troubles depuis les printemps arabes de 2011, accuse l’Iran de radicaliser et d’armer des activistes pour tenter de renverser le gouvernement, ce que dément Téhéran. Les autorités bahreïnies n’ont pu être jointes dans l’immédiat. Le royaume réfute régulièrement toute violation des droits de l’homme.