« Selon le droit international des droits de l’homme, les migrants ne doivent pas être arrêtés ou détenus arbitrairement ».
Le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme a appelé, ce mardi à Genève, l’Algérie à cesser les expulsions collectives de migrants, notamment ceux originaires d’Afrique subsaharienne.
Le porte-parole de cet organisme, Ravina Shamdasani, a déclaré lors d’un point de presse aujourd’hui à Genève, que « l’expulsion collective des migrants, sans évaluation individuelle ou de garanties de procédure, est profondément alarmante et contraire aux obligations de l’Algérie en vertu du droit international des droits de l’homme, notamment la Convention sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, que l’Algérie a ratifié ».
Il a précisé qu’une équipe des droits de l’homme de l’ONU s’est rendue au début du mois à Niamey, Agadez ainsi qu’à Arlit au Niger où ils ont interviewé 25 migrants expulsés d’Algérie ces derniers mois, ainsi que d’autres personnes familières avec la situation. D’après Ravina Shamdasani, ladite équipe a constaté plusieurs dépassements de l’Algérie, lors de la campagne d’arrestations, suivies d’expulsions collectives qui a frappé des migrants originaires de l’Afrique subsaharienne depuis le début de l’année 2018.
« Selon le droit international des droits de l’homme, les migrants ne doivent pas être arrêtés ou détenus arbitrairement et, en cas d’arrestation, de détention et d’expulsion, des garanties de procédure, y compris le droit à l’assistance et au conseil juridiques, le droit à l’information et le droit à un recours, doivent être respectés » a-t-il rappelé. À cet effet, le porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies, a exhorté l’Algérie à mettre en œuvre les recommandations formulées par le Comité des travailleurs migrants en avril, notamment celle d’interdire explicitement les expulsions collectives et d’établir des mécanismes de surveillance pour garantir que les expulsions de travailleurs migrants se déroulent dans le strict respect des normes internationales, et assurer le respect du droit de demande à l’asile et le principe de non-refoulement.
Cet appel du représentant de l’ONU est venu au moment où des organisations non gouvernementales, défenseurs et militants des Droits humains, journalistes et acteurs de la société civile algérienne, ont signé cette semaine une pétition intitulée « Nous sommes tous des migrants », dans laquelle ils dénoncent fermement les d’expulsions arbitraires, « ciblant des milliers de migrant-e-s subsaharien-ne-s, parmi eux des personnes en extrême vulnérabilité ».
Ils ont appelé, expressément le gouvernement algérien «au respect, de ses engagements contenus au titre des conventions internationales relatives, aux droits des travailleurs migrant-e-s et aux droits des réfugié-e-s, ratifiées par l’Algérie ». Chose qui a vraisemblablement agacé les autorités, puisque la présidente du Croissant rouge algérien, Saïda Benhabiles a riposté en accusant les signataires de la pétition de verser dans la manipulation. Elle a également dénoncé ce qu’elle a qualifié de « campagne de dénigrement contre l’Algérie ».