La banque nationale d’Algérie (BNA) a lancé officiellement, mardi, son activité de finance islamique à travers la commercialisation de produits répondant à la charia, sous la supervision du Premier ministre, Abdelaziz Djerad et du ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane.
Intervenant à l’occasion, M. Djerad a souligné que l’activité de finance islamique sera généralisée à travers l’ensemble du territoire national afin de faire profiter toutes les wilayas de ce type de produits bancaires, ajoutant que l’Algérie accuse un retard dans ce domaine.
L’application de la finance islamique s’inscrit dans le cadre des orientations du Gouvernement visant à développer le système financier et à diversifier ses produits et services, a-t-il soutenu, précisant que ce nouveau système sera désormais appliqué et généralisé graduellement, en adoptant des méthodes scientifiques et précises dans le cadre des principes de la charia, et ce dans le but de gagner la confiance du citoyen.
« Nous pouvons tirer profit de l’expérience des pays musulmans pionniers dans ce domaine », a soutenu le Premier ministre.
Il a préconisé, dans ce sens, de former les cadres dans les règles et techniques de la finance islamique, incitant les banques à s’ouvrir aux clients et à leur fournir les informations et explications nécessaires sur l’activité de finance islamique et les modalités d’accès à ses produits.
Dans ce contexte, il a souligné l’importance de moderniser et de numériser le système bancaire pour remédier au problème de liquidités et gagner la confiance du citoyen, afin de l’encourager à utiliser les cartes bancaires pour les retraits.
Après avoir donné des informations exhaustives sur l’activité de finance islamique au Premier ministre, le président directeur général de la BNA, Miloud Ferhati a annoncé le lancement, prévu fin septembre prochain, de l’activité de finance islamique, à travers 32 agences de la BNA dans le pays.
Quant à la formation des cadres dans le domaine de la finance islamique, M. Farhati a fait savoir qu’à ce jour, 130 cadres ont été formés afin de leur permettre d’exercer dans cette activité.
La BNA avait proposé diverses formes d’épargne et de financement conformes à la Charia, lesquelles ont été approuvées par l’Autorité charaïque nationale de la fatwa pour l’industrie de la finance islamique.
Concernant la nature de l’activité de finance islamique, Kamel Bouzidi, membre du Haut Conseil islamique (HCI) et membre du l’Autorité charaïque nationale de la fatwa pour l’industrie de la finance islamique, chargé de la supervision des activités de finance islamique, a précisé à l’APS que la finance islamique se base, dans son activité, sur la vente, le crédit-bail ou la Mourabaha et qu’elle ne prête pas d’argent.
Neuf produits sont proposés: Ijara Tamlikia, Ijara matériels, Mourabaha automobile, Mourabaha équipement, compte épargne islamique « jeunes », compte chèque islamique, compte courant islamique, mourabaha immobilier et compte épargne islamique, a-t-il énuméré.
Quatre de ces produits sont des produits d’épargne (pour mobiliser les ressources des banques) et cinq autres sont destinés à financer divers projets, a-t-il précisé.
Le premier objectif du recours à la finance islamique est de garantir la circulation de l’argent « halal » et de gagner la confiance des clients en vue d’épargner leur argent au sein des banques afin de financer divers projets, a-t-il soutenu.
Il a en outre expliqué que les banques opérant dans l’activité de la finance islamique ne prélevaient pas d’intérêts pour les services fournis, mais plutôt elles perçoivent un certain pourcentage des bénéfices générés des opérations de vente, d’achat, de location et de Mourabaha qu’elles effectuent au profit de leurs clients, soulignant que ce type de banques n’accorde pas de crédits avec intérêts , à l’instar des banques classiques.