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Algérie

La campagne de promotion du « Fabriqué en Algérie » passe à la vitesse supérieure (document)

Par Yazid Ferhat
mai 31, 2015
La campagne de promotion du « Fabriqué en Algérie » passe à la vitesse supérieure (document)

L’Algérie affichait un déficit commercial de 1,73 milliard de dollars au premier trimestre de 2015, selon les chiffres publiés par le Centre National de l’Informatique et des Statistiques des Douanes, contre un excédent de 1,83 milliard de dollars à la même période l’an dernier. Les importations ont ralenti au premier trimestre de 2015, chutant de 14,3 milliards de dollars à 13 milliards de dollars en glissement annuel, tandis que les exportations ont subi une baisse de 30,1%, entraînée par une contraction de 32% de la valeur des exportations d’hydrocarbures.

 

Confrontée à un ralentissement de son économie, l’Algérie a lancé une opération visant à revitaliser son secteur industriel et à accroitre la productivité agricole en se recentrant sur les produits de fabrication locale.

Les importations alimentaires ont lourdement pesé sur les dépenses publiques ces dernières années, et c’est en grande partie grâce au secteur pétrolier du pays et à ses solides résultats que l’addition pouvait être réglée. Cependant, du fait de l’évolution à la baisse des prix internationaux du pétrole ces derniers temps, le gouvernement tente d’accroitre l’intérêt des consommateurs pour les aliments produits sur son territoire et les produits fabriqués en Algérie par le biais d’une série d’initiatives et de réformes qui comprennent des campagnes de sensibilisation et davantage de facilité d’accès au crédit à la consommation pour l’achat de produits non-importés.

Cette politique, portée dans une large mesure par divers organismes publics dont le Ministère du Commerce, le Ministère de l’Industrie et le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, pourra également être menée à bien en améliorant la confiance des consommateurs et en assurant la qualité et la disponibilité des produits locaux.

À cette fin, le Ministre du Commerce Amara Benyounes a déclaré aux médias locaux qu’ « une croissance économique forte et durable ne [pouvait] se réaliser qu’en s’appuyant, en premier lieu, sur son propre marché intérieur tout en prenant en charge les questions liées à l’amélioration de la qualité des produits fabriqués localement, à la maîtrise des coûts de production et à la densification et au développement de la chaine logistique. »

Cependant, si ses initiatives bénéficient du soutien du secteur privé, les niveaux peu élevés de productivité et la faible valeur ajoutée constituent toujours des obstacles clés au développement du Fabriqué en Algérie.

 

Des produits locaux pour le marché local

 

L’Algérie affichait un déficit commercial de 1,73 milliard de dollars au premier trimestre de 2015, selon les chiffres publiés par le Centre National de l’Informatique et des Statistiques des Douanes, contre un excédent de 1,83 milliard de dollars à la même période l’an dernier. Les importations ont ralenti au premier trimestre de 2015, chutant de 14,3 milliards de dollars à 13 milliards de dollars en glissement annuel, tandis que les exportations ont subi une baisse de 30,1%, entraînée par une contraction de 32% de la valeur des exportations d’hydrocarbures.

Les efforts déployés par le gouvernement pour encourager une consommation accrue des produits de fabrication locale seront étayés par des réformes juridiques, notamment par la réintroduction du programme de crédit à la consommation qui mettra des prêts à disposition des acheteurs de biens produits localement.

Le journal algérien Liberté a décrit la décision de relancer le programme comme étant à la fois bienvenue et opportune. « Avec l’inflation et la détérioration du pouvoir d’achat, le crédit à la consommation constitue une bouffé d’oxygène aussi bien pour le citoyen au revenu modeste que pour l’entreprise, située au cœur du développement, » pouvait-on lire dans l’article. Le programme a accordé des prêts à des ménages pour un total de près de 100 milliards de dinars (912, 5 millions d’euros) en 2008, l’année avant son retraite, les quatre-cinquièmes de la somme ayant été destinés à des crédits automobiles.

Le secteur privé devrait également jouer un rôle dans l’intensification de la production locale. Prenant une décision d’envergure, le Forum des Chefs d’Entreprises (FCE) a annoncé en mai qu’il espérait instaurer un label « Origine Algérie Garantie ». Des études sont actuellement en cours pour préciser les critères à remplir avant que le label ne puisse être apposé aux produits algériens. L’opérateur de télécommunications algérien Mobilis a offert son soutien financier à l’initiative et les études devraient être terminées d’ici la fin juin, selon le FCE.

L’initiative sera soutenue par une politique générale de promotion des produits algériens sur le marché intérieur. Si la plupart des produits alimentaires algériens et des appareils électro-ménagers de fabrication locale remportent déjà l’adhésion de la population, certains produits ont du mal à rivaliser avec les marques internationales. Les ventes de produits cosmétiques et textiles, en particulier, restent basses, les consommateurs algériens boudant les versions locales au profit d’alternatives importées.

 

Plus de valeur ajoutée

 

Outre les difficultés rencontrées pour conquérir les clients algériens, les producteurs locaux sont confrontés à d’autres obstacles, et se heurtent notamment aux limites du système de distribution en place, comme on a pu le lire dans la presse. La faible valeur ajoutée constitue un autre aspect problématique sur lequel l’Algérie devra se pencher si elle veut voir son secteur industriel prospérer, tout particulièrement des branches telles que l’industrie automobile. Le faible niveau de valeur ajoutée que présentent les produits de fabrication locale a fait l’objet d’examens lors de l’élaboration de la législation régissant le programme de crédit à la consommation en Algérie.

De plus, la Banque Africaine de Développement (BAD) a souligné le faible niveau de transformation à valeur ajoutée, dans une étude publiée l’an dernier au sujet de l’intégration de plusieurs économies africaines dans la chaine de valeur mondiale. La BAD a rapporté que sur l’ensemble des importations vers l’Algérie, seules 28,8% font l’objet d’une transformation apportant une valeur ajoutée en vue d’une réexportation, les 71,2% restantes consistant en denrées alimentaires ou en biens de consommation durables.

 

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