La situation du marché avicole en Algérie est devenue préoccupante alors que les prix du poulet vivant continuent de chuter de manière alarmante. Actuellement, au marché de gros, le prix du poulet vivant se situe entre 210 DA et 240 DA le kilogramme, un niveau extrêmement bas qui menace la viabilité de la filière.
En effet, alors que les prix continuent à dégringoler, le coût de production d’un poulet se situe entre 280 DA et 300 DA, selon un aviculteur de la région de Béjaïa. Cette situation génère des pertes considérables pour les producteurs, qui peinent à couvrir leurs dépenses.
Sur le marché de détail, le constat n’est guère plus reluisant. Les consommateurs peuvent trouver le poulet vivant au prix de 270 DA à 300 DA le kilogramme, tandis que chez les bouchers, le prix du poulet vidé et déplumé ne dépasse généralement pas les 330 DA le kilogramme. Cette dévaluation des prix est particulièrement iniquitée pour les aviculteurs qui, déjà en position délicate, se retrouvent face à une conjoncture économique défavorable.
L’annonce récente du gouvernement concernant l’autorisation d’importation de 15 000 tonnes de viande blanche en prévision du mois de Ramadan a été perçue comme un coup de massue supplémentaire pour le secteur. Le directeur général du Contrôle économique et de la Répression des fraudes, Mohamed Mezghache, a révélé lors d’une intervention radiophonique que « 13 000 tonnes de viande rouge et 15 000 tonnes de viande blanche ont été importées en prévision du Ramadan ». Cette décision soulève des inquiétudes quant à la surabondance de l’offre sur le marché, rendant toute perspective de redressement des prix à court et moyen terme hautement improbable.
Les aviculteurs s’interrogent désormais sur leur avenir dans un secteur aussi volatil. Les importations massives d’un produit dont la pénétration sur le marché national est déjà si précipitée pourraient signifier un effondrement irrémédiable de la filière avicole en Algérie. Les professionnels du secteur expriment leur colère et leur désespoir face à une stratégie qu’ils jugent inadaptée, craignant que la situation s’aggrave si aucune mesure corrective n’est mise en œuvre par les responsables du ministère de l’Agriculture.
La chute des prix du poulet vivant, conjuguée à l’importation de grandes quantités de viande blanche, augure d’un avenir sombre pour l’aviculture algérienne. Les producteurs doivent désormais faire face à un dilemme : comment survivre dans un marché saturé et à des prix en chute libre ? Les mois à venir seront décisifs pour la filière, et des actions urgentes sont nécessaires pour éviter un effondrement total.