La note B concerne les pays dont les perspectives économiques et financières présentent des incertitudes et dont l’environnement des affaires peut présenter « d’importantes lacunes », avec une fiabilité et une disponibilité des bilans d’entreprises « très variables » et un recouvrement des créances « souvent difficile ».
La Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface) a classé l’Algérie à la catégorie B avec un risque « assez faible » de la cotation à moyen terme. Classée depuis 2009 à la catégorie A4, l’Algérie recule d’un cran, de septembre 2015 à janvier 2016, en raison du « faible prix » des hydrocarbures qui continue à « peser sur l’activité algérienne en 2016 », a indiqué la Coface dans son analyse publiée au cours du colloque « Risque pays 2016 » tenu mardi à Paris.
La note B concerne les pays dont les perspectives économiques et financières présentent des incertitudes et dont l’environnement des affaires peut présenter « d’importantes lacunes », avec une fiabilité et une disponibilité des bilans d’entreprises « très variables » et un recouvrement des créances « souvent difficile ». Trois autres pays africains sont dans la même catégorie B: L’Afrique du Sud, qui a perdu un point en raison d’une croissance en berne et des tensions sociales croissantes, la Tunisie, qui représente un « risque modéré », et le Sénégal avec un « risque élevé » à moyen terme.
Parmi les pays d’autres régions figurant dans cette même catégorie, il y a l’Italie, Bulgarie, Croatie, Roumanie, Turquie, Kazakhstan, Sri Lanka et Vietnam. La Russie, le Brésil, l’Argentine, l’Egypte, l’Angola, la Serbie et le Gabon ont été crédités, pour leur part, de la note C (inférieure) laquelle concerne les pays dont les perspectives économiques et financières sont « très incertaines ».
Les atouts de l’Algérie
Parmi les « points forts » de l’Algérie que la Coface met en relief, il y a les importantes réserves de pétrole et de gaz, le potentiel dans les domaines des énergies renouvelables et du tourisme, et une situation financière extérieure « solide » avec un « très faible » endettement extérieur et d’ »importantes » réserves de change. Concernant les « points faibles » du pays, l’organisme français d’assurance-crédit énumère la « forte dépendance » aux hydrocarbures, taux de chômage « élevé », poids « excessif » du secteur public, lourdeurs bureaucratiques, faiblesse du secteur financier et environnement des affaires « problématique ».
Dans son appréciation du risque en Algérie, la Coface a aussi estimé que les difficultés rencontrées dans le secteur des hydrocarbures, en raison du « manque de compétitivité » et de « l’obsolescence » du capital productif, « laissent penser que si la conjoncture du marché pétrolier se maintenait, ce dernier continuerait d’observer des performances négatives en 2016 ». Le rapport indique que l’Etat algérien « devrait poursuivre son appui à l’activité, bien que ses marges de manœuvre budgétaires soient de plus en plus limitées ».
Situation sécuritaire
Mais les importantes réserves de change dont dispose l’Algérie et le faible endettement public « ont permis aux autorités de faire face au choc induit par la baisse du prix des hydrocarbures en 2014 et 2015 », relève la Coface qui souligne que la « fonte » des réserves de change et la diminution de moitié du Fond de régulation des recettes (FRR) en 2015 « limiteraient les perspectives de financement en 2016 et conduiraient à une augmentation de la dette publique estimée à 30% ».
Après avoir passé en revue toutes les dispositions et mesures prises par le gouvernement algérien sur le plan économique, la Coface relève, par ailleurs, que si la situation sécuritaire « semble être relativement améliorée », l’activisme des groupes terroristes et l’instabilité « se sont intensifiés aux frontières tunisiennes et maliennes ». Sur le plan mondial, la Coface a estimé dans son rapport que la prudence s’imposait pour l’évolution des risques pays en 2016.