Le CEO Forum recherche des incitations publiques pour accélérer la transformation digitale des entreprises africaines. Elles ne sont pas toujours au rendez-vous.
Le ministre ivoirien de l’économie numérique et de la poste, Bruno Koné a cité, ce lundi lors de l’AFC 2018 à Abidjan, la baisse des droits de douanes sur les produits de l’informatique comme une des mesures incitatives pour encourager la transition numérique. La côte d’Ivoire a baissé en 2017 de manière spectaculaire les droits de douanes sur les importations du matériel lié à la digitalisation de l’économie.
« Nous avons fait baisser les droits de douanes de 32% à 5%. Cela a provoqué une hausse de 60% la facture d’importation des biens liés à l’informatique. Mais nous avons réussi à convaincre au sein du gouvernement, le ministre du budget que par les effets des gains de productivité que vont entrainer le recours au digital en Côte d’Ivoire le pays aura plus à gagner qu’à perdre ». Le gouvernement algérien a choisit exactement le chemin inverse. Dans la loi de finances pour 2018, les droits et taxes liés à l’importation du matériel informatique ont été substantiellement augmenté officiellement afin d’en inciter l’assemblage en Algérie, sur le modèle de l’automobile et des Smartphones. Une taxe intérieure de consommation TIC de 30% a été instaurée, notamment sur les modems, décodeurs, ordinateurs comportant une centrale de traitement, un clavier, une souris et un moniteur, et leurs droits de douanes majorés.
La digitalisation un sujet anxiogène
Le membre du gouvernement du président Alassane Ouattara est intervenu en deuxième partie d’un des panels les plus anxiogènes de la première journée de l’Africa CEO Forum de 2018 à l’hôtel Sofitel Ivoire d’Abidjan, intitulé « comment réussir sa transformation digitale ». Les nombreux chefs d’entreprise dans cette session sponsorisée par Microsoft, en présence d’un vice-président de SFI, la filiale de la Banque mondiale consacrée au secteur privé, ont exprimé leur appréhension face aux impacts non encore bien cernés de la digitalisation des procédés de fabrication et d’échange dans l’économie numérique.
Le maître des recettes des experts présents aura été clair : « aucune transformation digitale ne réussit si le numéro un de l’entreprise ne s’implique pas personnellement dans sa conduite. Ce n’est pas l’affaire du IT de l’entreprise, c’est l’affaire de tous et du PDG en premier dans ce cas ».
Bruno Koné a également annoncé que son gouvernement avait engagé des investissements pour 400 millions de dollars en efforts propres afin de développer le fibrage optique du pays et d’en améliorer la connectivité.