Pourquoi le Cluster Boissons est le premier à voir le jour en Algérie ? Selon M. Bouattou, ceci est à chercher dans l’état d’esprit « fédérateur » des chefs d’entreprises de cette filière.
Officiellement créé le 24 février 2015, le Cluster Boissons Algérie est le premier de ce genre de groupement d’intérêt commun. Mourad Bouattou président du groupement Cluster Soummam Boissons et Jamel Kherchouche membre et son Manager Général ont été les invités du Direct de la Radio M pour détailler les fondamentaux d’un cluster et les objectifs de celui-ci.
Le définissant par « l’émergence d’un pôle de compétence dans une filière », M. Bouattou raconte que le Cluster Boissons Algérie a été« le fruit du travail d’un collectif dans le dans le cadre de la coopération algéro-allemande ». Une coopération pleinement bénéfique selon l’invité du direct, car le cluster est « une culture » qu’on ne connaissait pas en Algérie. « On a visité des clusters en Allemagne pour nous imprégner de cette culture », déclare-t-il.
De cette coopération internationale et par une collaboration entre le ministère de l’Industrie et l’Association des Boissons « le premier cluster officiellement créé en Algérie est celui des boissons qui a été suivi ensuite par le cluster numérique » raconte M. Bouattou, qui estime que les entreprises algériennes doivent « entrer de plain-pied dans cet univers, où le regroupement des entreprises font légion ». Du point de vue de ce représentant, le cluster gagnerait à être bâti sur le critère « filière » au lieu de celui du « secteur géographique ».
« 20 PME peuvent avoir une force d’action d’une multinationale »
Pour sa part, M. Jamel Kherchouche a expliqué que le retard accusé dans la mise en place de clusters en Algérie, revient à l’absence de charte managériale. « Il y a des fondamentaux que l’on doit installer dans le fonctionnement des équipes à travers des attitudes et des comportements », explique-t-il. Selon ce spécialiste en coaching et monitoring, le collectif est un rempart contre la crise à travers la mutualisation des compétences afin de fédérer les forces des industriels notamment dans la quête des marchés internationaux. « Aujourd’hui, l’enjeu est fort parce qu’on arrive dans une nouvelle phase économique de crise », soutient M. Kherchouche pour qui le cluster est créé dans le but d’être compétitif au niveau international.
S’agissant du Cluster Boissons Algérie, M. Kerchouche raconte qu’il a fallu fédérer les industriels de cette filière autour d’un document fondateur « qui avait pour vocation à s’appeler : un projet fédérateur partagé et porté par l’ensemble des acteurs. »
Le cluster : une solution pour gagner des marchés en colocalisation
Dans une période de crise, il vaut mieux fédérer que de faire cavalier seul, soutient M. Kerchouche. Pour lui, l’enjeu est d’additionner des compétences existantes pour « aller chercher de la commande à l’étranger et venir ensuite la fabriquer en Algérie ». Dans cette perspective, « le cluster rassemblé sur un secteur géographique et sur une filière métier, devient une fenêtre d’entrée et de sortie ».