SJD de Barcelone et l’hôpital pédiatrique de Tianjian en Chine partenaires pressentis pour accélérer l’expérience algérienne en prise en charge du cœur de l’enfant.
C’est peut être en découvrant la cartographie de l’Afrique des interventions « locales » sur le cœur de l’enfant que les participants au séminaire éponyme ce vendredi et samedi à l’hôtel Aurassi d’Alger ont réalisé combien ce critérium était devenu représentatif de la modernité d’un système de santé national. Les illustrations par pays dans l’exposé du professeure sud africaine Lies Zuhike, à la tête de l’association africaine de cardiologie infantile mettent l’Algérie au second rang continental derrière l’Afrique du sud en matière de prise en charge domestique des cardiopathies infantiles. Mais le ratio population-interventions demeure faible. Le CMCI de Bou Ismail, seul établissement spécialisé dans la chirurgie du cœur de l’enfant en Algérie « a fait beaucoup de progrès ces dernières années » selon Haddam Tidjani Hassan le DG de la CNAS qui en assure l’administration. Plusieurs classes d’actes chirurgicaux, en dehors de ceux qui traitent les pathologies congénitales chez le néonatal, sont maîtrisées et ne font plus l’objet de transfert à l’étranger. C’est une performance plus ample que celle de l’hôpital de Rabta à Tunis où la séparation enfants adultes est plus récente, selon le professeur Adel Kheyati. Il reste que « l’Algérie connaît un taux de natalité deux fois supérieur à celui de la France, avec 1,2 million de nouveaux nés par an » constate le DG de la CNAS. Pour continuer à faire baisser le taux de morbidité infantile, réduire les listes d’attente à Bou Ismail et également la facture des transferts à l’étranger pris en charge par la CNAS, il faudra soutenir la croissance de l’offre de soins dans la cardiologie infantile en Algérie dans les prochaines années.
Une variété de réponses à la carte présente à Alger
C’est pour contribuer à relever ce défi, « à sa modeste mesure » qu’est née la fondation Ibni (mon enfant), organisatrice de ce premier séminaire international qui aura permis de prendre connaissance d’une douzaine d’expérience dans huit pays différents dont la Chine et l’Inde. La Fondation Ibni veut contribuer à assurer « l’accès aux meilleurs soins à nos enfants dans leur pays ». Elle est une initiative à but non lucratif de Med Investment Holding. La société Med Investment Holding spa est la société qui gère les participations des entreprises fondées par Kerrar Abdelmadjid, notamment Biopharm et Magpharm. « Regards croisés sur la prise en charge des cardiopathies de l’enfant en Algérie et dans le monde », le séminaire international de ce week end, a réussi un véritable tour de force en exposant devant un très large public de praticiens jeunes et moins jeunes, la variété des réponses publiques aux cardiopathies infantiles dans le monde, autant sur le plan scientifique et clinique que sur celui de l’organisation des structures. La mise à jour du « management des établissements de santé » est un des buts poursuivis par la Fondation Ibni dans sa quête de l’excellence dans la chirurgie pédiatrique. Ainsi les séminaristes ont pu évaluer les réponses adaptées au niveau des moyens des pays. De « la chaine de l’espoir » exposé par le professeur français Sylvain Chauvaud aux « dernières avancées des soins néonatales et pédiatriques intensifs », des déserts médicaux ont pu être investis par des centres dédiés au cœur de l’Enfant dans des pays comme le Cambodge, l’Afghanistan ou le Mali (Chauvaud) tandis que le seuil minimal du poids du nouveau né avant tout geste chirurgical a pu être abaissé ces dernières années (moins de 5 kg) dans les centres des pays avancés.
Vers une nouvelle structure dédiée
Une voie algérienne possible de renforcement de l’offre de soins dans les cardiopathies infantiles s’est dessinée au terme de la première journée du séminaire. Elle se situe dans le rattrapage des meilleurs standards de prise en charge. Son maitre mot : « la formation » martelé par le professeur Chauvaud, et par de nombreux autres intervenants. Une problématique partagée par les conférenciers marocain ( Professeur Driss Boumezbra) et tunisien. « Comment garder nos meilleurs ressources techniques en hôpital public ? » s’est inquiété le professeur Adel Khayati évoquant l’attractivité des pays du golfe qui empêche de capitaliser les expertises à l’hôpital Al Rabta de Tunis ou « il n’existe par exemple qu’un seul anesthésiste affecté au bloc de la cardio-chirurgie infantile ». Lié au défi de la formation et de la fixation des ressources humaines pour accumuler les savoirs faire, le défi économique des réponses thérapeutiques : là aussi l’Algérie présente des atouts qui devraient l’aider à améliorer les soins prodigués aux enfants atteints de cardiopathies. Ils ont été cité par le DG de la CNAS, le docteur Haddam Tidjani Hassan, et gravitent autour d’une politique de conventionnement des établissements privés proposant une prise en charge de ces cardiopathies. La piste est née à Alger autour de l’initiative de la fondation Ibni d’un partenariat qui peut à terme concourir au lancement d’une nouvelle structure spécialisée dans la prise en charge des cardiopathies infantile. L’hôpital pour enfant San Joan de Déu à Barcelone (professeur Joan Sanchez de Toledo) et le centre spécialisé de Tinjian en Chine (professeur Liu Xiacheng) partenaire de ce premier séminaire sont en bonne position pour accompagner un rattrapage algérien des meilleurs standards internationaux pour la santé des enfants.