Les autorités françaises ont envoyé vers l’Algérie 1109 personnes de nationalité algérienne au cours de l’année 2023. Ce chiffre représente 21,9 % des personnes de nationalité algérienne qui devaient être éloignées vers l’Algérie, indique le Rapport annuel sur les centres de rétention administrative (CRA), que réalisent chaque année 5 ONG françaises.
L’Algérie est désormais le premier pays de renvoi. Toutefois, seuls 23 % des Algériens placés en rétention ont effectivement été éloignés. « Ceci illustre la persistance de l’administration à placer des personnes en rétention sans s’interroger sur l’existence réelle de perspectives d’éloignement », souligne le rapport.
Les Maghrébins sont devenus majoritaires dans les Centres de rétention
Pour la première fois depuis dix ans, les personnes ressortissantes de trois pays du Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc) sont majoritaires dans les CRA. La part des personnes albanaises a fortement diminué en 2023, alors qu’elles faisaient partie des nationalités les plus enfermées durant les années précédentes.
Les placements en rétention ont eu tendance ces dernières années à viser de plus en plus de personnes présentes en France depuis plusieurs années, disposant parfois d’attaches familiales importantes, précise le document.
Par voie d’instruction, le ministère de l’Intérieur français a ordonné aux préfectures de privilégier le placement des personnes ayant commis des infractions ou des délits. Ceux-ci sont pourtant de gravité très diverse, et les décisions ne tiennent pas compte d’une vie de famille parfois intense en France, ce que vient d’ailleurs entériner la loi du 26 janvier 2024 en supprimant les protections contre les OQTF, note la même source.
Cette dernière signale, dans son rapport, que l’état de santé n’est pas pris en compte dans les décisions d’éloignement.