La liquidation de Khalifa Bank découle d’une décision politique-Me Lezzar sur RadioM (audio-vidéo) - Maghreb Emergent

La liquidation de Khalifa Bank découle d’une décision politique-Me Lezzar sur RadioM (audio-vidéo)

Facebook
Twitter

A une semaine du verdict tant attendu dans le procès de l’affaire Khalifa, la défense du principal accusé, Abdemoumene Khalifa se dit être « optimiste », tout en s’attendant à toutes les probabilités.

 

 

La défense de Abdelmoumene Khalifa a pu  « détruire méthodiquement » pratiquement tous les chefs d’accusation qui pèsent contre lui, a indiqué mardi, Nasseredine Lezzar, un des avocats de l’ex-golden boy algérien. Au cours de l’émission « Entretien » de Radio M, la webradio de Maghreb Emergent, Me Lezzar a noté que lors du procès de l’affaire Khalifa qui s’est étalé sur une quarantaine de jours, beaucoup de témoignages à charge, portés contre son mandant lors de l’instruction ou lors du procès de 2007,  ont été retirés en sa présence. « Ce sont en majorité des accusés  ou ex accusés qui ont témoignés. Certains ont retiré leurs déclarations et d’autres les ont nuancées », a-t-il précisé.

L’invité de Radio M, regrette toutefois que le procès Khalifa ne se soit pas déroulé comme il l’espérait.  Car, explique-t-il,  la phase préparatoire correspondant à l’instruction à charge et à décharge s’est faite en l’absence de Abdelmoumne Khalifa. Ce dernier n’a été entendu qu’une seule fois,  ce qui constitue, selon lui,  une violation « flagrante » du Code des procédures pénales. Me Lezzar déplore également l’absence des principaux témoins à charge. «  Nous aurions aimé que les témoins à charge soient présents pour les confronter », a-t-il dit.

Le scénario de falsification de documents

Nasseredine Lezzar démonte ensuite le scénario de falsification de documents authentiques pour l’obtention d’un crédit qui aurait servi de capital social à Khalifa Bank. Cette « hypothèse » n’a pas été étayée par ceux qui ont été auditionnés y compris ceux de la BDL de Staouéli. Au contraire, la défense a même pu prouver  que le capital de départ de Khalifa Bank provient des différentes entreprises du groupe Khalifa en activité depuis 1992.

S’agissant des chefs d’inculpations relatifs à la corruption, Me. Lezzar, explique que les dépôts des fonds des entreprises dans la banque Khalifa étaient plutôt motivés par les taux d’intérêts élevés et non pas en contrepartie des cartes de thalassothérapies ou de voyages sur Khalifa Airways. Sur ces deux derniers points, Me Lezzar, rappelle qu’il y a des gens qui ont déposé et n’ont pas bénéficié de ces « contreparties » et d’autres qui ont eu des conventions de voyages gratuits sans dépôts de fonds.

La liquidation de Khalifa Bank incombe à l’ex-vice-gouverneur de la Banque d’Algérie

Revenant sur la liquidation de Khalifa Bank, Me Lezzar a estimé que la responsabilité incombe à M. Ali Touati, vice-gouverneur de la Banque d’Algérie. Il lui reproche d’être trop « agressif et brutal », en prenant la décision de liquidation. « J’ai la conviction que tout est parti de M. Touati, car c’est lui qui a présidé l’audience disciplinaire de la commission bancaire. On ne sait sur quelle base juridique il a pris cette décision », dit-il.  S’appuyant sur le rapport établi par Mohamed Djellab, l’administrateur de Khalifa Bank,  Me Lezzar estime que la banque aurait pu être  sauvée.

Selon lui, l’administrateur de la banque a  présenté un rapport assez équilibré, faisant état néanmoins d’une situation critique mais sans jamais arriver à une cessation de paiement. Et de préciser qu’aucun incident de paiement n’a été relevé, avant de rappeler que M. Djellab qui avait prévu soit une recapitalisation ou une liquidation, avait estimé qu’une recapitalisation serait souhaitable. « On a décidé de liquider une banque qui était en bonne santé financière », a-t-il lancé, précisant que M. Touati lui-même n’avait pas voulu déclarer que la banque était en situation de cessation de paiement, car « cela allait ternir l’image de l’Algérie », selon ses dires.

 L’avocat de Abdelmoumene Khalifa conclut que  la liquidation de la banque découle d’une décision politique, car le liquidateur avait déclaré devant le juge voir reçu un « appel d’Alger » lui suggérant qu’il serait souhaitable d’accepter la mission de liquidation de la banque.  Sur la provenance de cet appel, M. Ali Touati ne souhaitera pas répondre, en dépit de l’insistance de la défense de Abdelmoumène Khalifa.

L’entretien en vidéo :  http://bit.ly/1G3iwKo

Ecouter l’émission : 

Facebook
Twitter