La maison d’édition Frantz Fanon, dirigée par le journaliste Amar Inegrachen, a été mise sous scellés par les services de la wilaya de Boumerdès, a indiqué l’éditeur sur sa page Facebook.
Selon un article de presse partagé sur la page officielle des éditions Frantz Fanon, la fermeture est prévue pour une période de six mois. « C’est un scellé de la wilaya apposé sur la porte depuis le 14 janvier 2025 », indique la même source.
Les autorités ayant sanctionné la maison d’édition expliquent que cela fait suite à l’« édition d’un livre dont le contenu porte atteinte à la sécurité et à l’ordre public ainsi qu’à l’identité nationale et colporte un discours de haine ». Il s’agit du livre de Hédia Bensahli, L’Algérie juive – L’autre moi que je connais si peu.
Le responsable de cette maison d’édition est déjà « mis sous contrôle judiciaire pour les mêmes motifs ». Le mois d’octobre dernier, des informations avaient indiqué que l’éditeur avait été placé en garde à vue suite à la publication du même livre.
À rappeler que les éditions Frantz Fanon ont été exclues du Salon du livre SILA 2024 dans un contexte où la répression cible la culture en Algérie. La librairie Chikh a été fermée le 9 décembre 2024 par la police à Tizi Ouzou. Selon son propriétaire, Omar Chikh, la fermeture a été officiellement motivée par l’absence de la mention « ventes dédicaces » sur son registre de commerce. Toutefois, des professionnels du secteur avaient affirmé que cette exigence est « inexistante au CNRC et jamais demandée ailleurs en Algérie ».
Par ailleurs, KOUKOU Éditions avait été exclue du Salon du livre Djurdjura en décembre 2024. Le directeur de cette maison d’édition, Arezki Aït-Larbi, avait dénoncé « une violation flagrante des lois de la République » et avait qualifié l’événement de « salon de la censure et de la normalisation des esprits ».