Le projet du Code du travail soumis récemment à l’appréciation des syndicats autonomes représente un danger sur les salaires des travailleurs qui pourraient chuter de 10 à 20%, a déclaré mardi sur Radio M, Noureddine Bouderba, ancien dirigeant à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et spécialiste des questions sociales.
D’après lui, le projet du Code du travail offre aux employeurs la possibilité de fixer librement les salaires des employés, en plus de la possibilité de la révision pure et simple de la définition même du Salaire national minimum garanti (SNMG).
Une redéfinition selon laquelle le SNMG devra comprendre les primes et autres indemnités, ce qui aura pour impact de réduire le montant des salaires, assure M. Bouderba. Il considère que cette loi représente un réel danger pour les travailleurs algériens, sous différents aspects.
La possibilité donnée par ce code aux employeurs de fixer librement des salaires est l’une des trois grandes mesures de flexibilité qui leur sera assurée, annonce l’invité de Radio M.Il s’agit de la flexibilité de l’emploi et celle des horaires.
La première leur « garantit plus de libertés en matière de recrutement et donc plus de possibilité pour imposer des contrats à durée déterminée (CDD) au lieu des contrats à durée indéterminée (CDI) et donc la possibilité de licencier à moindre coût », explique M. Bouderba.
Avec la flexibilité horaire, « le patron a la possibilité de disposer du temps de l’employé et de l’aménager librement touchant même au week-end », poursuit-il.
Il estime, dans ce contexte, que ce Code du travail ne sert, en définitive, que les employeurs. Il affirme, à ce propos, que si les syndicats autonomes ne s’organisaient pas pour dégager un consensus afin de préserver l’essentiel du statut du travailleur Algérie, « nous inaugureront alors une ère de régression sociale de plusieurs années. Ce qui représentera une remise en cause de l’Etat social tel que prôné par la déclaration du premier novembre 1954 ».