Les négociations des Nations Unies pour la résolution de la Crise Libyenne achèvent leur dernière phase. Le rôle du générale Khalifa Haftar sépare les deux gouvernements et bloque le processus.
La réunion de la dernière chance pour mettre fin à la crise libyenne est celle qui se déroule aujourd’hui dans la ville de Skhirate au Maroc, estime l’émissaire des Nations Unis pour la Libye, Bernardino Leon. « Nous appelons toutes les parties libyennes en conflit à saisir cette occasion de dialogue politique, qui se présente comme une dernière chance pour sauver le pays », déclarait hier, Bernardino Leon dans son communiqué présenté au Conseil de Sécurité de l’ONU, dans lequel il met en garde contre un effondrement imminent de l’économie libyenne.
Le marathon des pourparlers libyens entamé il ya sept mois par les Nations Unies, entre dans sa dernière phase, qui ne sera visiblement pas décisive. Et pour cause, le Congrès Général National ou (Parlement de Tripoli) soutenu par les milices de Fadjr Libya, refuse de faire le déplacement à la ville de Skhirate au Maroc selon les médias libyens. Un représentant du CGN a informé hier, le quotidien égyptien Al Bawaba News que son parlement ne participera pas aux négociations qui se déroulent aujourd’hui au Maroc, après que le chef du comité du dialogue de ce parlement M. Salah Mekhzoum, a présenté sa démission au président du parlement non légitime de Tripoli. La même source révèle que le parlement de Tripoli cherche à changer son groupe chargé des négociations. Le 29 juillet dernier, les autres parties libyennes ainsi que le gouvernement de Tobrouk ont paraphé l’accord pour la composition d’un gouvernement d’union nationale. Seul le Conseil Général National avait refusé de ratifier et « accord de paix et de réconciliation ». Lors de la dernière session des négociations tenue à Genève le 11 et 12 de ce mois d’aout, les représentants des deux parlements se sont réunis séparément avec Bernardino Léon, et Abdallah El Tehni n’avait pas fait le déplacement à Genève.
Le rôle du général Haftar, principal point de désaccord
Le chef du gouvernent libyen issu du parlement de Tobrouk reconnu par la communauté international, Abdallah Al Theni, a estimé dans une interview accordée à la chaine égyptienne Al Araby hier, que le Gouvernement de Tripoli bloque les négociations car il tient à ce que toutes ses revendications soient satisfaites, y compris celles relatives au rôle du Général Khalifa Haftar dans la nouvelle configuration politique libyenne. « Le gouvernement de Tripoli voudrait retourner au premier carré d’avant notre élection légitime, chose qui serait impossible », lance Abdellah Al Theni, en réitérant sa demande de levée d’embargo sur la vente des armes à la Libye, imposé par le Conseil de sécurité de l’Onu en 2011.
Le représentant permanant de la Libye auprès des Nations Unies, Abdallah Debbachi a exhorté la mission onusienne pour la Libye, de prendre des « décisions fermes », dans le cas où le gouvernement de Tripoli s’obstine à ne pas négocier avec les autres parties libyennes.
Les Nations Unies et la communauté Internationale appellent le CGN à ratifier cet accord qui stipule en premier lieu, la formation d’un gouvernement d’unité nationale, définit les priorités de ce nouveau gouvernement, puis détermine sa composition, son fonctionnement, le budget des institutions de l’État libyen, ainsi que des arrangements de sécurité (…), et donne enfin, les priorités pour les institutions économiques indépendantes ». Une composition d’un gouvernement d’union nationale Avant la tenue de l’assemblée générale de l’Onu en septembre, est le principal objectif affiché par Bernardino Leon.
Sur le terrain, l’organisation terroriste de Daech continue son avancée vers l’Ouest, et l’émissaire des Nations Unies, parle de centaines de milliers de déplacés internes : « Les groupes armés sont passés au kidnapping des civils contre la libération de leurs combattants retenus chez leurs rivaux », a-t-il informé hier dans son communiqué émis au Conseil de Sécurité de l’Onu.