L’élan en faveur d’un virage africain des entreprises algériennes paraît être déjà retombé, à peine esquissé.
La présence des chefs d’entreprise algériens à l’Africa CEO Forum 2018, le plus important événement business sur le continent est restée timide cette année encore à Abidjan. Le FCE principale organisation d’employeurs s’est déplacée à la capitale ivoirienne avec une petite délégation de six membres autour de son président Ali Haddad. Les autres chefs d’entreprise habituels de ce forum ces dernières années sont absents.
Certains CEO, comme Slim Othmani de NCA Rouiba SPA, ont délégué les directeurs généraux pour représenter leurs activités à l’ACF2018. La présence de Issad Rebrab, un des grands animateurs de la dernière édition de l’ACF tenue à Genève en mars 2017 restait encore sujette à caution ce lundi après la cérémonie d’ouverture. Comparés à leurs homologues tunisiens et égyptiens, présents en force à Abidjan, les chefs d’entreprise algériens n’arrivent toujours pas à construire « une empreinte africaine » à leur activité en dépit des discours officiel de « virage urgent et nécessaire » vers le marché africain pour les produits et les services algériens.
La comparaison avec l’implication du patronat, marocains dans l’ACF est elle tout simplement symptomatique de la distance qui reste à parcourir aux entreprises algériennes pour faire leur expérience africaine. 96 chefs d’entreprise marocaines – pas nécessairement tous marocains d’ailleurs- sont inscrits à ce ACF2018.
Le FCE avait d’ailleurs décidé de renoncer en dernière minute à se déplacer à l’édition 2016 de l’ACF à Abidjan considérant que sur le plan protocolaire la participation algérienne était peu visible, largement masquée par l’exposition marocaine dans les workshops.
L’échec retentissant du Forum africain d’Alger en décembre de la même année, marqué d’entrée par un grave incident protocolaire entre le Premier ministre Abdelmalek Sellal et le président du FCE Ali Haddad, a accentué le discrédit des Algériens en Afrique subsaharienne lorsqu’il s’agit d’intégration économique et de business. La faible présence des Algériens aujourd’hui à l’ouverture de l’édition 2018 de l’Africa CEO Forum souligne toute la difficulté à concrétiser le virage africain des entreprises algériennes.