Les réserves d’or détenues par l’Algérie sont de 174 tonnes selon le dernier rapport de 2018 en référence à l’année 2017 du Conseil mondial de l’or (CMO), une très légère augmentation par rapport à la période 2008/2017 où il stagnait à 173,6 tonnes.
Dans plusieurs contributions sur ce sujet entre en 2009/2017, je l’avais estimé à 9 milliards de dollars fin 2008 et entre six et sept milliards de dollars entre 2015/2017, valeur fonction des fluctuations de l’once d’or. Cependant l’or comme la monnaie n’est qu’un moyen d’échange, devant éviter toute illusion monétaire, l’objectif stratégique étant de synchroniser la sphère monétaire et la sphère réelle, la dynamique économique et la dynamique sociale.
1.-Selon le rapport du Conseil mondial de l’or (CMO) en 2016, les réserves totales des 100 pays étaient estimées à 32.813 tonnes, données presque équivalentes (32.702 tonnes) par le WGC dans son rapport de 2017 qui répertorie les réserves d’or détenues par les banques centrales. Selon une étude (2017) de Geological Survey, il resterait encore environ 50.000 tonnes à extraire. Pour 2017, selon le CMO, la demande mondiale d’or a baissé de 7% pour atteindre 4.071,7 tonnes.
L’afflux annuel de fonds négociés en bourse adossés à de l’or a ajouté 202,8 tonnes à la demande mondiale en 2017, mais cela n’a représenté qu’environ un tiers de l’afflux de 2016. La demande mondiale de lingots et de pièces d’or a également baissé de 2% à 1.029 tonnes alors que les investissements de détail américains ont touché leur plus bas niveau depuis dix ans, selon le rapport. Par contre, l’année 2017 a connu la première croissance annuelle de la demande de bijoux depuis 2013 grâce aux prix stables de l’or et à l’amélioration des conditions économiques. La demande d’or dans le secteur des technologies en hausse de 3% pour atteindre 333 tonnes, mettant fin à une baisse pendant six ans consécutifs.
Selon le rapport du CMO pour 2017, les dix (10) premiers pays sont :
-Etats Unis d’Amérique ……..8134 tonnes
-Allemagne ………………… 3373
-Italie ……………………… 2451
-France …………………… 2436
-Russie……………………… 1857
-Chine………………………. 1842
-Suisse……………………… 1040
-Japon……………………….. 765
-Pays Bas…………………… 612
-Turquie…………………….. .582
2.-Or, dans plusieurs contributions parues en 2009 et 2017 suite à différents rapports du CMO (2009/2017), je notais que l’Algérie déjà en 2009, était classée entre la 25ème et 22ème place mondiale, avec le volume de 173,6 tonnes d’or. En référence au monde arabe, en 2017, elle occupe la 2ème place en matière de réserves d’or et seule l’Arabie Saoudite dépasse l’Algérie avec 323 tonnes. La Libye arrivant en troisième position avec 117 tonnes, suivie de l’Irak (90 tonnes), le Koweït (79 tonnes) et l’Egypte (77 tonnes).
La Jordanie à la 7ème position , (44 tonnes), le Qatar, 8ème place (27 tonnes),la Syrie le 9e rang (26 tonnes) et le Maroc la 10ème place (22 tonnes). Si l’on prend le rapport de 2016, en référence à l’espace Afrique où l’Algérie occupait la 25ème place au niveau mondial et le premier rang à l’échelle africaine avec des réserves totalisant 173,6 tonnes, venait ensuite l’Afrique du Sud (29è au classement mondial) avec 125,2 tonnes, la Libye (31è à l’échelle mondiale avec 116,6 tonnes), l’Egypte (41è avec 75,6 tonnes), le Maroc (59è avec 22 tonnes), le Nigeria (61è avec 21,4 tonnes), Maurice (70è avec 8,9 tonnes), le Ghana (71è avec 8,7 tonnes), la Tunisie (77è avec 6,8 tonnes) et le Mozambique (86 è avec 3,4 tonnes).
Pour déterminer la valeur intrinsèque du lingot de 1 kilogramme d’or, il faut multiplier le prix de l’once d’or par 32,15, puis appliquer le taux de change euro/dollar. La dépréciation la valeur monétaire reconvertie en dollars de l’or entre 2009/2017 a également fait perdre plus de 2,5 milliards de dollars de sa valeur monétaire au stock algérien d’or, que j’avais estimée, en 2009 , à 9,75 milliards de dollars. Le 28 mai 2018 l’once d’or est coté à 1304,84 dollars. Cela donne en moyenne pour le stock d’or de l’Algérie, non inclus dans les réserves de change, environ 7 milliards de dollars représentant 7,21% des réserves de change qui ont été clôturées à 97 milliards de dollars à fin 2017.
3.-Mais se pose la question : où est la production additionnelle de la mine d’or d’Amesmessa dans la wilaya de Tamanrasset en activité depuis des années qui a nécessité d’importants investissements ? Dans ce cadre l’on doit éviter de mauvaises interprétations. La société productrice d’or est une entreprise qui peut soit vendre à la Banque d’Algérie pour accroitre son stock d’or, soit l’exporter ou la vendre directement aux bijoutiers.
Il semblerait que la première option ait été écartée, puisque le stock d’or est pratiquement resté inchangé depuis 2009. Rappelons que le 30 janvier 2010 dans une déclaration à l’APS le directeur général de l’entreprise d’exploitation des mines d’or (ENOR) avait déclaré officiellement : « Le gisement d’Amesmessa, situé à 460 km à l’Ouest de Tamanrasset, va bénéficier d’un plan de développement avec pour objectif de hausser graduellement sa production aurifère à trois tonnes d’or annuellement.
Et pour cette période, s’agissant des exportations de l’entreprise entre 2009/2010, elles ont été de l’ordre de 848,49 kg d’or, tandis que le marché local a consommé seulement 208,78 kg d’or. En février 2018 selon le Ministre de l’Industrie et des Mines, l’Entreprise d’exploitation des mines d’or « ENOR » (filiale du groupe Sonatrach) devrait connaître en 2018, une production aurifère qui devrait atteindre 286 kg, contre 286 kg en 2016, soit une importante régression de plus de 560 kg par rapport à 2009/2010, ce qui explique le déficit structurel de cette entreprise qui selon le Ministre de l’Industrie aurait été de 1,4 milliards de dinars en 2016, 600 millions de dinars en 2017 avec une prévision de 400 millions de dinars fin 2018.
4.-Cependant, il faut éviter toute mauvaise interprétation et préciser que le stock d’or ou les devises d’une manière générale ne créent pas de richesses, étant un moyen d’échange. Autrefois, les tribus d’Australie utilisaient les barres de sel du fait de sa rareté comme moyen d’échange. Au contraire la thésaurisation et la spéculation dans les valeurs refuges comme l’or, certaines devises ou certaines matières premières est nocive à toute économie. Avoir des réserves de change en devises ou en or est ne traduit pas forcément la richesse d’une Nation.
Il existe des pays ayant peu ou pas de réserves de change détenues par les banques centrales mais connaissant un important développement, le capital argent ayant été transformé en capital productif. C’est une condition nécessaire mais pas suffisante pour sécuriser l’investissement et surtout pour des pays rentiers éviter un dérapage plus important de la valeur du dinar par rapport aux devises où existe une corrélation d’environ 70% entre la valeur actuelle du dinar, et ce stock de devises via la rente des hydrocarbures.
Avec des réserves de change de 20 milliards de dollars, le dinar algérien officiel flotterait à plus de 200 dinars un euro et 250/300 dinars un euro sur le marché informel. C’est loin donc d’être une condition suffisante d’un développement durable et surtout provenant d’une rente éphémère, les hydrocarbures. Le problème central pour l’Algérie est de transformer cette richesse virtuelle en richesse réelle passant par un développement hors hydrocarbures se fondant sur l’entreprise et le savoir, le tout conditionné par une nouvelle gouvernance tant centrale que locale qui s’adapte aux nouvelles mutations géostratégiques mondiales.