En une semaine, des milices libyennes ont fermé les vannes des pipelines de Sahrara, mais aussi ceux d’El Feel et de Hamada. Ces dernières semaines, la production libyenne a chuté en dessous des 300.000 barils par jour. En mai dernier, elle était de 760.000 barils par jour.
Depuis une semaine, la production pétrolière libyenne a baissé à un très faible niveau après la fermeture du plus grand champ pétrolier du pays, celui de Sahrara, en plus de deux autres champs de moindre importance.
Ces dernières semaines, cette production a chuté en dessous des 300.000 barils par jour. En mai dernier, elle était de 760.000 barils par jour. A peine en voie de rétablissement, elle est ainsi, de nouveau, menacée par l’anarchie politique que connaît le pays et qui se manifeste à travers la prolifération de milices armées rivales.
Les plus grandes réserves de pétrole d’Afrique
La Libye, membre de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) qui a les réserves pétrolières les plus importantes d’Afrique (48 milliards de barils), a été exemptée de l’accord de réduction de la production pétrolière en vigueur depuis janvier dernier. Sa production a connu durant ces derniers moins une progression rapide, ce qui n’a pas manqué d’inquiéter les membres de l’OPEP. La nouvelle offensive des milices libyennes menace de la bloquer durablement à des niveaux très faibles.
Après la chute de Kadhafi, l’occupation de terminaux d’exportation par des milices avait fait plonger la production libyenne, qui était de quelque 1,65 million de barils par jours (2010). Ce chiffre, qui faisait de la Libye le 17e plus gros producteur mondial de pétrole, a fortement baissé descendant parfois jusqu’à 250.000 barils par jour.
L’interruption de la production pétrolière : une nouvelle donne
La mise à l’arrêt de ces champs pétroliers a été décidée par la National Oil Company (NOC), qui est, pour rappel sous l’autorité du gouvernement d’union nationale (GNA), soutenu par l’ONU et basé à Tripoli.
La NOC a pris cette décision après la fermeture par les membres de milices armées des vannes de plusieurs pipelines reliant des unités de production aux terminaux d’exportation.
La menace est d’autant plus grande pour la production libyenne que les infrastructures pétrolières libyennes avaient pratiquement été épargnées depuis la révolution qui a mis fin au régime Kadhafi en 2011. Depuis 2014, une entente tacite entre les différents belligérants libyens prévoyait qu’aucun groupe ne devait s’en prendre aux installations pétrolières du pays. Une entente qui a manifestement expiré.
Les milices de Zenten ont des revendications économiques
Les milices ayant fermé les vannes des pipelines n’ont formulé aucune revendication politique mais uniquement des demandes d’ordre économique. Se proclamant défenseurs de la région de Zenten, elles exigent l’amélioration des conditions de vie des habitants de cette région et plus particulièrement leur approvisionnement en carburants.
En une semaine, ces milices ont fermé les vannes des pipelines de Sahrara, mais aussi ceux d’El Feel et de Hamada, ce qui a poussé la compagnie NOC à décider la mise à l’arrêt de ces champs pour « cas de force majeure ».
Chargement illégal de brut
Sur un autre plan, la marine libyenne a annoncé, lundi, avoir immobilisé un pétrolier étranger au large des côtes ouest du pays pour le motif de chargement illégal de carburant.
Le navire appartenant à une compagnie grecque et battant pavillon libérien était chargé de six millions de litres de carburant de contrebande, selon général Ayoub Kacem, porte-parole de la marine libyenne.