La zone où l’avion affrété par Air Algérie s’est écrasé jeudi, dans le nord Mali, est connue par les pilotes de ligne pour ses fortes perturbations météorologiques, selon un ancien pilote instructeur à la retraite, habitué de la ligne Alger-Ouagadougou, et qui s’est confié à Maghreb Emergent.
La région survolée par le vol AH 5017 est traversée par une violente perturbation communément appelée le Front intertropical, dénommé plus brièvement F. 1. T. C’est une zone de convergence entre deux masses d’air, l’air tropical continental, chaud et sec, de l’harmattan et l’air tropical maritime, frais et humide, de la mousson. Cette rencontre entre les deux masses d’air est souvent à l’origine de la formation d’imposants cumulonimbus, qui eux-mêmes provoquent de violentes cellules orageuses, suivies et de rafales de vent et d’impressionnants éclairs.
« Les éclairs ne resemblent pas à ce que nous voyons dans les régions nord en Algérie, ils peuvent illuminer le ciel jusqu’à croire qu’on est en plein jour, et croyez-moi, parfois cela fait vraiment peur, » a confié l’ancien pilote.
L’ancien instructeur précise qu’avec un Boeing 727, le pilote peut traverser une zone de perturbation sans risques pour la sécurité du vol. « Mais un MD80 est un vieil appreil, et il est possible qu’il y ait eu un problème technique, » ajoute-t-il. « Une foudre peut facilement provoquer une rupture de commande ou une perte de contrôle de l’électricité de l’appareil, ce qui fait qu’il peut disparait subitement des écrans radars, » explique l’ancien pilote.
Une source de la compagnie algérienne, citée par l’AFP, précise que le contact a été perdu avec l’équipage « après un changement de cap » dans l’espace aérien malien, près de la frontière avec l’Algérie : « L’avion n’était pas loin de la frontière algérienne quand on a demandé à l’équipage de se dérouter à cause d’une mauvaise visibilité et pour éviter un risque de collision avec un autre avion assurant la liaison Alger-Bamako ».
Selon la Chaîne météo, le vol AH 5017 a en effet traversé une zone où de nombreux orages éclataient « avec des rafales de vent puissantes et une activité électrique importante ».