La Silicone Valley encore marquée par la discrimination raciale et sexiste - Maghreb Emergent

La Silicone Valley encore marquée par la discrimination raciale et sexiste

Silicone Valley Discrimination
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Certains considèrent que la Silicon Valley est l’endroit “le plus égalitaire” au monde, et que le recrutement y est fondé “uniquement sur le mérite”. Il reste que les disparités entre races et sexes cachent mal la discrimination qui y sévit. Moins de 35% des employés sont des femmes, et plus de 89% sont des blancs et des asiatiques.

 

Selon des rapports internes de plusieurs grandes entreprises du secteur high-tech aux Etats-Unis, la main-d’œuvre à la Silicon Valley est majoritairement masculine, blanche et asiatique. Et le nombre de femmes se réduit davantage à mesure que l’on grimpe dans l’échelle des responsabilités et des métiers. De récents rapports de cinq sociétés (Google, LinkedIn, Yahoo, HP et Intel) montrent que 91% de leur personnel est blanc et asiatique. Les chiffres indiquent que ces grandes entreprises emploient relativement peu de noirs et d’hispaniques, et encore moins dans les postes de direction ou d’ingénierie. À la fois chez Google et LinkedIn, les blancs et les personnes d’origine asiatique représentent 91% de la population active, alors que les hispaniques, les noirs et les gens d’autres minorités ethniques se partagent les 9 % restants.

Les chiffres publiés par HP montrent que 72% du personnel de l’entreprise sont des blancs, contre 14% d’asiatiques, 6% d’hispaniques, 7% de noirs et 1% d’autres minorités. C’est Google et Yahoo qui emploient le moins d’hispaniques (3,5%) et de noirs (2%). Chez Google, les blancs représentent 61% du personnel, contre 30% pour les asiatiques. Dans les effectifs de Yahoo, 50% du personnel est blanc, contre 39% d’asiatiques. La même tendance est enregistrée chez LinkedIn, le réseau social professionnel. Quant au fabricant de puces électroniques, le géant Intel, la part des blancs est de 57%, celle des asiatiques est de 29%, contre 8% et 4% respectivement pour les hispaniques et les noirs. Chez Facebook, le pourcentage total des minorités ethniques (hispaniques et noirs) est inférieur à 7%, contre 57% de blancs et 34% d’hispaniques.

Plus de disparités en haut de l’échelle

Les minorités ethniques sont encore moins visibles aux postes de responsabilité et aux emplois technologiques. Par exemple, au sommet de la société Facebook, la diversité est encore moindre puisque seulement 2% des employés de haut niveau sont noirs, 4% sont hispaniques, alors que 19% sont asiatiques et 74% sont blancs. Chez Yahoo, 57% du personnel technologique est asiatique, contre 35% de blancs, 3% d’hispaniques et 1% de noirs. Dans les activités non technologiques (administration, marketing, commercial et autres) de Yahoo, 63% du personnel est blanc, 24% d’asiatiques, 6% d’hispaniques, et 3% de noirs. La discrimination se creuse encore plus dans les postes de leadership où les blancs représentent 78% des dirigeants de Yahoo, 17% d’asiatiques, 2% d’hispaniques et 1% de noirs.

Si l’effectif global de Facebook est composé de 31% de femmes, ces dernières occupent seulement 15% des emplois de haute technologie au sein de l’entreprise. Dans le communiqué accompagnant ces chiffres, Facebook a déclaré qu’il œuvre à résoudre le problème de la diversité au sein de l’entreprise. A près avoir mis en place un groupe de travail sur la stratégie de diversité pour “augmenter l’embauche de groupes sous-représentés”, “Facebook Université” a lancé un programme de “stages pour les étudiants de première année de premier cycle issus de groupes sous-représentés”, et un partenariat “Girls Who Code” (les filles qui programment) visant à enseigner les sciences informatiques.

Moins de femmes dans les postes technologiques

Les chiffres de Yahoo montrent que si globalement les femmes représentent 35% du personnel de l’entreprise, leur pourcentage descend à 15% dans les postes technologiques, alors qu’il est plus élevé (52%) dans les métiers non-technologiques. Dans le staff dirigeant de Yahoo, les femmes représentent 23% seulement. Chez Google, 30% des employés sont des femmes, mais elles sont seulement 3 sur les 36 membres (moins de 10%) du staff dirigeant de la compagnie. Et sur les 400 “technicians”, 41 sont des femmes dont 25 blanches. Dans la catégorie “professionals” qui compte 18.700 employés, elles sont uniquement 4100, dont 2200 sont blanches.

Selon Digits, le blog du Wall Street Journal, plusieurs sociétés technologiques de “premier plan” ont récemment répondu “à la pression des actionnaires pour nommer des administrateurs féminins à leurs conseils d’administration exclusivement masculins”. C’est le cas, selon la même source, de Twitter qui a nommé Marjorie Scardino, l’ancienne PDG de Pearson, en tant que sa première femme directrice. Le mouvement a fait écho chez Facebook qui a nommé son chef d’exploitation, Sheryl Sandberg, à un poste de directeur après son introduction en bourse en 2012. Ces géants de l’électronique, de l’informatique et de l’Internet, qui ont réussi à relier le monde, ont encore du chemin à faire pour assurer un minimum de diversité dans les recrutements. Il y va désormais de leur image.

 

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