Le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab a qualifié la détérioration des marchés pétroliers en raison de la propagation du coronavirus, ‘’d’inquiétante’’ et ‘’grave’’.
« Au regard de la situation du marché pétrolier qui est extrêmement grave, l’Algérie appelle à une action concrète, crédible, solidaire et rapide », a déclaré le ministre dans un entretien accordé à l’agence presse officielle.
A ce propos, Arkab a appelé l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) à entreprendre une action rapide pour faire face à la détérioration « inquiétante » des marchés pétroliers, « afin de ne pas anéantir l’ensemble des efforts consentis depuis 2016 par les pays signataires de la déclaration de coopération ».
Le ministre a indiqué que la propagation de l’épidémie de coronavirus, « a impacté sévèrement les prix au cours des deux derniers mois, en passant aux alentours de 50 dollars le baril contre plus de 65 dollars en début d’année, soit une baisse de plus de 15 dollars par baril ».
Il a souligné, dans ce sens, que « la croissance économique en sera affectée au regard de l’importance de la Chine pour les chaînes d’approvisionnement mondiales ».
Arkab a rappelé que le Chine, en tant que plus grand pays consommateur de brut au monde, a vu ses nombreuses usines, notamment dans le secteur automobile, contraintes d’arrêter leur production.
Aussi, l’épidémie à un impact visible sur le secteur des transports, « ce qui a pour conséquence de réduire la demande de pétrole brut et de produits pétroliers », a constaté le ministre de l’Energie.
En effet, le baril de pétrole qui s’affichait en moyenne à 60 dollars durant les trois derniers mois, a chuté brusquement à 50 dollars. La dégringolade semble bien engagée vers d’autres baisses, faisant craindre le pire pour des pays qui, comme l’Algérie, ont fondé leurs économies uniquement sur la rente pétrolière.
Le ministre de l’Energie estime que « les pays signataires de la déclaration de coopération, Opep et non-Opep, ont un rôle important à jouer pour rétablir la stabilité et l’équilibre du marché pétrolier international ».
Mais, faut-il le noter, les pays membres de l’Opep ne représentent qu’environ 40% de la production mondiale et peu de pays membres seront d’accord sur une baisse de la production, comme c’est le cas de la Russie. Si l’Algérie venait à réduire le volume déjà faible de ses exportations de gaz et de pétrole, les conséquences seraient chaotiques pour l’avenir économique du pays et le recours au FMI serait alors inévitable.