La Suisse gênée par un "Evian médical" sur son sol

La Suisse gênée par un “Evian médical” sur son sol

Facebook
Twitter
Le Gulfstream IV, qui a déposé Abdelaziz Bouteflika à Genève, est toujours cloué sur le tarmac de l’aéroport de Cointrin depuis une semaine. Le jet de la présidence regagnera-t-il Alger dans les heures qui suivent avec à son bord le président algérien, soigné aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) où il a été admis dimanche dernier à 22h?.

Abdelaziz Bouteflika, dispose encore de quelques heures encore,  jusqu’au 3 mars, pour déposer son dossier de candidature à sa propre succession à l’élection présidentielle du 18 avril, a fêté ce samedi son 82e anniversaire, entouré de sa famille, sa soeur Zhor et ses deux frères Saïd et Nacer et de son staff médical 

Le président algérien est hospitalisé au 8ème étage des HUG, les Hôpitaux universitaires de Genève. C’est l’unique partie de ce complexe hospitalier public entièrement privée et sécurisé. Depuis mercredi, le 8 ème étage est sous tension. Il y a un cordon de sécurité et des haies dissuasives pour les intrus. Des policiers et des gardes de corps ont été postés afin de filtrer les personnes et visiteurs. Les journalistes sont nombreux à vouloir approcher ce bout de couloir constitué d’un bloc de 6 chambres privées.  Le secteur est depuis aujourd’hui interdit à la circulation sauf au personnel soignant. 
L’administration des Hôpitaux universitaires de Genève refuse de répondre aux sollicitations des médias et préfère ne pas commenter ce séjour privé du président algérien qui est est en Suisse, selon le communiqué de la présidence algérienne, pour subir «des contrôles médicaux réguliers».
Depuis l’attaque cérébrale en avril 2013, les autorités algériennes n’ont jamais communiqué sur l’évolution de l’état de santé d’Abdelaziz Bouteflika. Les seules personnes, qui sont misent au parfum de ce dossier médical ultra secret, se comptent sur les doigts d’une main. Il s’agit de sa famille, son médecin de Grenoble, dont les rumeurs disent qu’il est à Genève, le premier ministre et le chef d’état-major. Personne de sait si d’autres maladies sont venues rendre le quotidien du président encore plus difficile. Affaibli depuis plusieurs années par la maladie et l’âge (82 ans), son dernier Check-up médical à Genève remonte à fin août 2018. Bouteflika et son frère Saïd avaient passés cinq jours à Genève. Comme aujourd’hui, aucun détail n’avait alors été communiqué par les autorités suisses sur le lieu, ni le type d’examens subis. Même si on sait aujourd’hui, qu’il a séjourné également aux Hôpitaux universitaires de Genève. 

Reste que Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (CERMAM) a expliqué au quotidien suisse, Tribune de Geneve, que si le président Bouteflika a été admis dans l’immense hôpital public de Genève, au lieu de la Clinique privée de Genolier: «c’est que son état de santé est problématique». De son côté, l’ancien ministre algérien domicilié, lui aussi, dans la cité de Calvin, Ali Benouari, ne va pas de main morte. Il a annoncé que l’état de santé du président algérien s’est aggravé depuis son arrivée en Suisse, sans apporter de preuves tangibles.

Ali Benouari a même déclaré à la télévision suisse RTS que le patient Bouteflika va rester alité en Suisse, lui qui est venu simplement chercher un certificat médical helvétique pour bétonner son dossier de candidature. Un dossier que chaque candidat à la présidentielle du 18 avril doit déposer en personne au conseil constitutionnel, selon la loi. 

Pour le moment, les autorités helvétiques jouent la carte de la prudence et refusent de commenter cette visite privée du président algérien. Même si Berne ne veut pas d’un «Evian médical» et refuse que le destin de l’Algérie se joue à Genève. Ainsi et selon nos informations, des recommandations diplomatiques ont été données aux autorités genevois pour que les médecins suisses évitent de délivrer un certificat médial complaisant à la famille de Bouteflika et à son frère Saïd, qui se trouve depuis une semaine au chevet d’un président, contesté par la rue. Une rue mobilisée et qui refuse que le candidat Bouteflika brique un 5 ème mandat. 

La Suisse, elle, a peur pour son image, un pays réputé pour son secret bancaire pour abriter les fortunes des dictatures dans ses coffres-forts, et aujourd’hui pour le secret médical… qui risque de peser une fois encore sur le destin de l’Algérie.Les regards sont tournés vers l’aéroport de Genève. Selon une source suisse, le président algérien risque de rentrer dimanche à Alger.

Sidahmed HAMMOUCHE

Facebook
Twitter