La taxe de 30 DT à payer par les touristes à leur sortie de Tunisie reportée à Octobre (ministre) - Maghreb Emergent

La taxe de 30 DT à payer par les touristes à leur sortie de Tunisie reportée à Octobre (ministre)

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Annoncée pour cette fin aout, l’entrée en vigueur de la taxe de 30 dinars à payer par les touristes quittant la Tunisie, le sera finalement à compter du mois d’octobre. Le gouvernement tunisien persiste et signe.

 

Le ministre de l’Economie et des Finances, Hakim Ben Hammouda a déclaré ce lundi à Express Fm que l’application de la taxe de 30 dinars à payer par les touristes quittant la Tunisie sera appliquée au mois d’octobre prochain. Hakim Ben Hammouda a affirmé que l’application de cette taxe à payer par les touristes sous forme de timbre fiscal à leur départ de la Tunisie, sera effectuée, dans un premier temps, d’une manière souple et progressive afin d’éviter les éventuels problèmes au moment de sortie des points frontaliers. Le ministre tunisien a en outre réitéré que les résidents tunisiens à l’étranger ne sont pas concernés par cette taxe et précise que cette disposition sera réussie dans la mesure où elle ne représente pas un lourd fardeau pour les voyageurs tout en permettant de renflouer les caisses de l’Etat. Annoncée pour le mois d’août en cours, l’application de cette mesure controversée a été reportée pour « ne pas perturber la saison touristique », selon un responsable du ministère de l’Economie et des Finances cité par l’agence TAP sous couvert d’anonymat.

Il est utile de souligner que la communication autour de cette mesure a été menée maladroitement par les autorités tunisiennes. Le Dr Mohamed El Hachemi Hamdi, président du courant El Mahabba, qui revendique la paternité de cette mesure en l’ayant suggérée en premier, a exhorté l’équipe gouvernementale à percevoir la taxe avant l’entrée sur le sol tunisien et non au retour.

Une mesure contestée

Instituée le 7 août dernier par l’Assemblée nationale constituante (ANC), la mesure a suscité un tollé général auprès des touristes algériens nombreux à se rendre chez le voisin de l’est durant les vacances d’été. Visiblement pris de court, des responsables tunisiens se sont empressés de démentir l’entrée en vigueur de ladite mesure, dans une tentative de calmer une clientèle algérienne de plus en plus révoltée. En effet, l’ambassadeur de Tunisie à Alger, Abdelmadjid Ferchichi, a déclaré récemment au journal Ech-Chourouk que la taxe n’est pas appliquée et qu’elle le sera dans le meilleur des cas en 2015 et pas avant. Lui emboitant le pas, le directeur du bureau de l’ONTT à Alger, Bassam Ouertani, a démenti catégoriquement l’entrée en vigueur de la taxe de sortie du territoire.

“L’Assemblée nationale constituante a adopté dernièrement la loi mais les textes d’applications ne sont pas encore sortis”, a-t-il déclaré. “Il est déraisonnable de parler d’une application de la loi alors qu’elle n’a pas été encore promulguée dans le Journal officiel “, a-t-il ainsi affirmé sur les colonnes journal El Khabar.

Une cagnotte de 120 millions de dinars en 2015 en jeu

Pourtant,  les autorités politiques  persistent et signent. La taxe sera bel et bien appliquée malgré la levée de boucliers de la part d’hommes politiques et des opérateurs économiques inquiets sur les retombées économiques. Reste à déterminer la date. Et c’est là que les officiels tunisiens se contredisent. Les uns l’annoncent pour fin aout, tandis que d’autres pour l’automne.

Selon les estimations des autorités tunisiennes, cette nouvelle taxe imposée devrait rapporter aux caisses de l’Etat tunisien 40 millions de dinars au titre de l’année en cours, pour les seuls quatre mois restants, alors qu’elle devrait rapporter 120 millions de dinars en 2015. Rappelons que le marché algérien représenterait 20% des entrées en Tunisie. Près de 510.000 algériens ont pris des vacances en Tunisie durant la période allant de janvier à la mi-juillet 2014. Un chiffre en hausse de 26% par rapport à la même période en 2013 et qui est de nature à rendre optimiste pour le reste de l’année.

Polémique sur la toile

Réagissant au contenu de notre article les lecteurs de Maghreb Emergent n’ont pas été avares en commentaires pour dénoncer cette mesure. « Cette taxe de 30 DA va obliger les familles algériennes à changer de destination de vacances l’année prochaine », prophétise un lecteur. Un autre s’adressant au chef de gouvernement tunisien, Mehdi Jomaa, se demande : « En supposant qu’un touriste qui a séjourné 2 semaines dans un hôtel à Hammamet, le jour de son départ,  à l’aéroport, les douaniers lui réclament votre sinistre taxe de 30 dinars, et en supposant qu’il ne veuille pas payer cette taxe ou bien il a tout dépensé et qu’il ne lui reste plus d’argent, qu’est-ce que vous allez faire, vous allez le retenir en otage, ou peut-être le fourrer en prison ou encore lui confisquer ses affaires ? ».

Une lectrice tunisienne tempère : « Les Algériens ont toujours pu trouver sur nos étals et nos magasins les produits qui manquaient dans leur pays.  Nous avons toujours vu cela d’un bon œil même si parfois ils participaient ainsi à l’augmentation de certains prix. Mais aujourd’hui qu’un petit effort leur est demandé pour aider notre pays alors d’où vous vient chers amis algériens cette “déception” puisque des services spécifiques vous sont destinés ? ».

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