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La tête de Abderezak Makri est en jeu, le CPP ouvre les paris (audio-vidéo)

Par Maghreb Émergent
mai 8, 2015
La tête de Abderezak Makri est en jeu, le CPP ouvre les paris (audio-vidéo)
Algérie CPP Radio M

 

Au CPP de Radio M, on estime que le pouvoir veut solder l’ère des grands scandales pour passer à une nouvelle époque. En vue, un retour à l’alliance présidentielle pour gérer tranquillement le quatrième mandat ?

Le CPP a ouvert les paris. En jeu, la tête de Abderezak Makri, le patron du MSP. Au café Presse Politique de Radio M, le sort de Abderezak Makri a en effet fait l’objet de vifs échanges. Pourrait-il tenir la barre, et maintenir son parti dans l’opposition ? Va-t-il plier, pour se rapprocher du pouvoir, et entrer au gouvernement lors d’un éventuel remaniement ? Ou bien sera-t-il dégommé pour être remplacé par Bouguerra Soltani ?

La question est d’importance. Le retour annoncé de Abdelaziz Belkhadem au FLN, celui de Ahmed Ouyahia au RND et la pression exercée sur Makri pour le pousser à un rapprochement avec le pouvoir révèlent une nouvelle approche. On s’oriente vers un retour à l’alliance présidentielle, celle qui avait soutenu le président Bouteflika pendant une décennie.

« Un des objectifs de cette démarche est d’essayer de dégommer Makri, pour reconstituer la funeste alliance présidentielle, qui a tué la vie politique », affirme Saïd Djaafer. « Les trois partis de la coalition n’avaient plus de programme, ils obéissaient au président », rappelle-t-il. Mais aujourd’hui, Makri a acquis un rôle clé au sein de l’opposition. Une défection du MSP ferait s’écrouler la CNLTD, principal pôle d’opposition d’aujourd’hui.

Abed Charef note qu’un retour à l’alliance présidentielle montre que le pays ne peut imaginer des solutions nouvelles. Il se tourne vers le passé. De plus, rappelle-t-il, c’est durant l’ère de l’alliance présidentielle, pendant les second et troisième mandats, qu’ont eu lieu les plus grands scandales.

Oublier les procès

S’agit-il d’un dispositif pour gérer sereinement le quatrième mandat, ou pour préparer l’après-Bouteflika ? El Kadi Ihsane note que le pouvoir n’arrive plus à produire de discours. Il a besoin d’autres hommes que Amar Saadani et Abdelkader Bensalah pour « donner du sens » à son action. Ahmed Ouyahia et Belkhadem peuvent jouer ce rôle. Le pouvoir veut « faire la paix entre les clans, et ramener ceux qui peuvent produire un minimum de discours politique ».

Abed Charef affirme que des dirigeants comme MM. Ouyahia, Belkhadem et Soltani ne sont pas dans des rôles politiques, mais ils reçoivent « des affectations ». « Il n’y a pas, chez eux, de volonté politique autonome », dit-il. Faux, affirme El Kadi Ihsane. « Les choses bougent, les rapports de forces varient ». De plus, dit-il, « l’alliance peut se faire sans le MSP ».

Belkhadem et Ouyahia reprendront-ils de nouveaux rôles à la fin des procès ? Le pouvoir veut dépasser « le sentiment général de colère » qui accompagne les affaires, pour « passer à autre chose ». « Une affaire doit aller jusqu’au bout, sinon elle reste pendante. Donc on solde en package », estime Saïd Djaafer.

Pour Abed Charef, l’intérêt n’est pas dans le verdict de l’affaire Khalifa ou dans le procès de l’autoroute, car « on est dans une gestion politique, non dans des procès ». « Comment tout ça va être tricoté, c’est la principale curiosité de ces procès ? », dit-il.

Eloge de la démission

Saura-t-on enfin qui a donné les instructions pour placer l’argent des institutions et entreprises publiques chez Khalifa ? Seul Abdelmadjid Sidi Saïd, le secrétaire général de l’UGTA, « a reconnu avoir fait un faux pour placer l’argent chez Khalifa », a rappelé El Kadi Ihsane. Pour le reste, « les cadres et les responsables obéissent à des instructions orales ». Il faut qu’ils apprennent à ne pas obéir dans ces cas. « Il faut faire l’éloge de la démission »,  a déclaré Saïd Djaafer.

En tout état de cause, a rappelé Khaled Drareni, le ministre de l’Habitat Abdelmadjid Tebboun ne sera pas au  procès. Sidi Saïd non plus. Ce qui montre qu’il n’y a pas de justice, conclut-il. El Kadi Ihsane se demande toutefois si le procureur va s’autosaisir au cas où M. Sidi Saïd reconnait avoir établi un faux document pour vendre les biens de la centrale syndicale, comme il l’avait fait lors du premier procès.

Après le procès de l’autoroute, c’est le procès Khalifa qui fait l’actualité. Abdelmoumène Khalifa va-t-il tout déballer, demande Souhila Benali. C’est la seule manière pour lui de s’en sortir, au moins moralement, estime El Kadi Ihsane. « Il pourrait admettre le système de corruption, ce serait une stratégie de rupture, offensive ». De cette manière, « il entraine le système avec lui ». Mais Khalifa, reconnait-il, est « dans l’autre démarche. Il renvoie l’accusation  vers le liquidateur, Mohamed Djellab, l’actuel ministre des finances ».

Improbable déballage

Abed Charef rappelle que les autres procès, celui de Sonatrach et de l’autoroute est-ouest, n’ont pas donné lieu à un déballage. C’est une gestion cohérente. La tentative de déballage dans le procès de l’autoroute a été maitrisée, et aucun ministre n’a été inquiété. Pourtant des ministres ont été nommément cités, avec les commissions qu’ils auraient perçues. De plus, Khalifa « n’a objectivement aucun intérêt à tout déballer », estime-t-il. Entre le panache et son intérêt, il choisira ses intérêts.

Pour Abed Charef, « on est en train de solder l’ère Bouteflika. Si tous les procès sont terminés d’ici l’été, à la rentrée, on sera dans une période post-procès. La parenthèse la plus sombre de l’ère Bouteflika sera passée ». Il sera alors temps de penser à préparer la succession. Ahmed Ouyahia est-il candidat ? El Kadi Ihsane estime qu’en restant à la présidence, il serait mieux placé. Pourquoi cette affectation alors ? Un nouveau puzzle se met en place. De quoi attiser la curiosité au CPP.

Extraits vidéo : http://bit.ly/1zKgql8

 

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