Désormais, l’agresseur d’une femme ne peut plus échapper aux poursuites judiciaires même si sa victime retire sa plainte contre lui.
La Tunisie a, depuis hier soir, une loi qui réprime les violences faites aux femmes. Suite à une longue bataille politique, dans laquelle les organisations féministes ont joué un rôle majeur, le Parlement tunisien a voté un texte qui abolit nombre de dispositions légales rétrogrades en la matière.
Cette loi ambitionne « d’en finir avec toutes les formes de violences contre les femmes », qu’elles soient physiques, morales, sexuelles ou autres. Fait remarquable elle a été adoptée à l’unanimité des 217 députés que compte la Chambre unique tunisienne. Ainsi, même les représentants du parti islamiste Ennahda l’ont-ils votée.
Le nouveau texte dégage les violences contre les femmes de la sphère privée dans laquelle il était maintenu et donne plus de latitude à l’Etat, à travers le procureur de la République, pour sévir contre ces violences. Désormais, comme s’en est félicitée l’avocate et militante féministe tunisienne Bouchra Belhadj Hmida, le retrait de sa plainte par une femme victime de violence ne pourra plus donner lieu à l’arrêt des poursuites judiciaires à l’encontre de son agresseur.
Autre exemple, aussi emblématique, de ce progrès : la nouvelle loi a amendé l’article 227 bis du Code pénal en supprimant la disposition qui prévoyait l’abandon des poursuites judiciaires contre l’auteur d’un acte sexuel « sans violences » avec une mineure de moins de 15 ans s’il consent à épouser celle-ci.