La Tunisie figure depuis le 5 décembre courant sur la liste européenne des paradis fiscaux pour deux principales raisons, estime Hakim Ben Hammouda, ancien ministre des finances tunisien qui s’exprimait aujourd’hui sur Radio M. La première est liée à la coopération en matière d’échange d’informations avec les autres pays.
Le degré d’engagement de la Tunisie en matière d’échange d’informations a été « probablement jugé insuffisant du point de vue de l’Union européenne », a-t-il soutenu.
La deuxième raison est celle des incitations fiscales garanties par la Tunisie aux multinationales. Une mesure d’encouragement de moins en moins tolérée sur le plan international, poursuit l’invité de Radio M.
Hakim Ben Hammouda a tenu à préciser, à ce sujet, que les Tunisiens qui ont été fortement surpris par l’annonce du classement de leur pays sur la liste des paradis fiscaux, n’ont pas mesuré le changement de contexte que le monde entier vit depuis quelques années. Un changement de contexte qui remonte aux années 2007-2008 avec la crise qui a secoué de nombreux pays. L’onde de choc de cette crise a fait de la lutte contre l’évasion fiscale et surtout les paradis fiscaux une véritable priorité. Le terrorisme et le blanchiment d’argent ont renforcé la volonté des pays à aller encore plus loin dans cette lutte.