Selon une étude de l’Observatoire de la coproduction en Méditerranée la Tunisie dispose de réelles opportunités en matière de coproduction des entreprises et pour les exploiter elle doit consolider sa position vis-à-vis de ses partenaires historiques européens et amorcer une grande ouverture vers le continent africain.
« Grâce à son passé d’ouverture et de promotion des exportations par la sous-traitance et la co-traitance, la Tunisie jouit encore d’une forte base industrielle propice au développement d’une coproduction de qualité ». C’est ce que souligne une étude de l’Observatoire de la coproduction en Méditerranée, publiée par l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED). Le document, qui analyse les forces et les opportunités sectorielles de la Tunisie en matière de coproduction, révèle les secteurs porteurs. Il s’agit des TIC, de l’industrie mécanique, du textile, des énergies renouvelables, de la santé-pharmaceutique et de l’agro-industrie, secteurs dont chacun dispose d’entreprises de pointe.
« L’enjeu est désormais de dépasser le modèle classique d’entreprises exportatrices en adoptant une plus forte intégration des chaînes de valeur, en localisant plus de stades de production en Tunisie et en intégrant de nouveaux marchés par la diversification des exportations », souligne encore ce document. Cela passera, selon ses auteurs, tant par la consolidation et une meilleure coordination des investissements des partenaires historiques de la Tunisie (la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne) que par une plus grande ouverture de l’économie tunisienne vers l’Afrique : « En s’imposant comme l’une des portes d’entrée de ce continent en plein essor économique, notamment pour ses partenaires européens, la Tunisie pourrait ainsi pallier l’étroitesse de son marché intérieur. »
Des réformes nécessaires
Les auteurs de l’étude recommandent pour une « montée en gamme » de l’économie tunisienne, des réformes administratives, financières et structurelles. Ces réformes jugées nécessaires, concernent, en premier lieu, le Code de l’investissement qui doit rendre la Tunisie plus attractive pour les investisseurs étrangers. Le ministère du Développement, de l’investissement et de la Coopération internationale a engagé un processus de réforme du Code de l’investissement qui devra faciliter l’acte d’investir.
Le nouveau Code prévoit l’adoption d’un taux unique d’impôt sur les sociétés à 15%, se traduisant par une augmentation du taux d’imposition des entreprises off-shore et une diminution du taux d’imposition des entreprises on-shore : « Cette réforme permettrait à la Tunisie de jouir d’une position compétitive dans la sous-région avec un taux d’imposition sur les bénéfices des sociétés parmi les plus bas. »
Il s’agit par ailleurs, selon l’étude, de faciliter la convertibilité et le transfert de devises pour favoriser les investissements croisés, réformer le Code des douanes pour fluidifier les échanges commerciaux, finaliser la loi sur les partenariats public-privé (PPP) afin de développer les infrastructures nécessaires au décollage économique, accélérer la décentralisation et la déconcentration pour favoriser la cohésion territoriale, restructurer le secteur bancaire pour rendre plus efficace le financement de l’économie locale, favoriser les investissements productifs de la diaspora tunisienne et réformer la formation professionnelle pour mieux répondre aux besoins du marché du travail.