La Tunisie devrait parvenir à un accord final avec l’Union européenne sur l’ouverture du ciel tunisien, l’«Open Sky », en mai 2014 pour une ouverture progressive au cours de l’année et une « ouverture totale et complète du ciel tunisien » prévue en 2016.
Lors du deuxième tour des négociations entre l’Union européenne (UE) et le gouvernement tunisien qui s’est déroulé les 9 et 10 décembre derniers à Bruxelles, des avancées significatives ont été enregistrées pour parvenir à un accord final au cours du troisième round attendu début mai. Ces avancées portent notamment sur la restructuration et l’amélioration de la compétitivité du secteur de l’aviation civile tunisien, l’harmonisation des cadres législatifs et le développement de l’infrastructure de base.
De strictes conditions devront être remplies avant toute intégration, a cependant prévenu le directeur général de l’aviation civile au ministère du transport, Kamel Ben Miled. Les compagnies aériennes tunisiennes devront retrouver l’équilibre financier et les procédures relatives à la restructuration de Tunisair devront être achevées. Concernant la concurrence accrue attendue, une incitation à l’exploitation des aéroports secondaires du pays sera mise en place, a indiqué le responsable, rappelant que l’aéroport de Tunis-Carthage a d’ores et déjà dépassé sa capacité officielle d’accueil avec plus de 5 millions de passagers en 2013.
Ouverture totale en 2016
«L’ouverture totale et complète du ciel tunisien (open sky) est prévue, pour l’année 2016», a pour sa part indiqué le ministre tunisien du Tourisme, Elyes Fakhfakh, estimant que l’Open Sky n’entrera en application qu’au début de l’année 2014 et que l’ouverture du ciel se fera progressivement. Le premier round des négociations a eu lieu les 26 et 27 juin dernier et ont porté sur la clarification du concept « open sky » entre les deux parties.
La Tunisie a fixé trois conditions à ces négociations : la préservation des acquis réalisés par la Tunisie dans le cadre de conventions bilatérales conclues avec les pays européens durant les 50 dernières années, la garantie d’un équilibre entre les deux parties contractantes et l’engagement de la partie européenne à la mise à niveau de l’aviation civile tunisienne. L’Union européenne a, de son côté, exigé de la Tunisie de permettre aux compagnies aériennes européennes de programmer leurs vols à partir des aéroports tunisiens et s’est engagée à conclure une convention pilote avec la partie tunisienne en vue de développer le secteur et garantir une concurrence loyale.
La Tunisie est le second pays du Maghreb à ouvrir son ciel aux compagnies aériennes de l’Union européenne après le Maroc, dont l’accord « Open Sky » relatif à la libéralisation des services aériens entre l’Union européenne et le Maroc, a été signé en décembre 2006. L’Algérie, quant à elle, n’a pas entamé de négociations sur le sujet avec l’Union européenne et ne l’envisage pas dans l’immédiat.