A l’issue de leur septième réunion tripartite en date sur la crise libyenne, tard dans la soirée de mercredi à Tunis, les chefs de la diplomatie tunisienne, égyptienne et algérienne ont conjointement manifesté leur inquiétude face à la situation actuelle, soulignant leur volonté de travailler ensemble pour rapprocher les parties libyennes et les convaincre à opter dans l’immédiat pour un cessez-le-feu, peut-on lire dans la déclaration finale transmise à Xinhua.
Le document, baptisé Déclaration de Tunis, indique que ladite réunion a rassemblé les ministres des Affaires étrangères des trois pays de voisinage direct libyen, à savoir Khemais Jhinaoui (Tunisie), Sabri Boukadoum (Algérie) et Sameh Chokri (Egypte).
« Les derniers développements en Libye et les moyens d’arrêter les combats et de reprendre le processus politique entre les différentes parties libyennes sous les auspices des Nations Unies étaient le principal souci partagé lors de la réunion », indique la déclaration.
Dans le premier chapitre de la déclaration tripartite, les trois chefs de la diplomatie ont appelé les protagonistes et rivaux libyens à remédier aux souffrances du peuple libyen, à la prise en compte de l’intérêt national suprême de la Libye, leur demandant de faire preuve de la flexibilité nécessaire et de mettre un terme à l’escalade, et au retour au processus politique dans le cadre d’un dialogue approfondi et global « Libyens-Libyens ».
Les ministres tunisien, algérien et égyptien ont par ailleurs souligné qu’il n’existait aucune solution militaire à la crise libyenne. « Il s’avère assez primordial que vital de préserver la piste politique et de la soutenir comme étant seul moyen de résoudre la crise libyenne sous les auspices de l’ONU et à travers sa mission en Libye, conformément aux dispositions de l’accord politique et à la mise en œuvre de tous les éléments du plan des Nations Unies adopté par le Conseil de sécurité en date du 10 octobre 2017. »
Le troisième point dudit document manifeste clairement le rejet total de toute ingérence extérieure dans les affaires intérieures de la Libye, « une ingérence qui ne fera qu’aggraver, de pire en pire, la situation dans ce pays ».
Les trois responsables ont fermement dénoncé ce qu’ils qualifient de « flot continu » d’armes en Libye émanant de parties régionales et autres, en violation flagrante des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, alimentant ainsi le conflit et les souffrances de la population libyenne, lui demandant (Conseil de sécurité) d’assumer ses responsabilités en matière de violations documentées des embargos sur les armes imposés à la Libye.
Mieux encore, les ministres ont réaffirmé leur attachement à l’unité, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Libye et à la nécessité d’unir toutes les institutions nationales libyennes et de les réhabiliter afin qu’elles puissent assumer pleinement leur responsabilité d’exprimer la volonté populaire, de représenter toutes les composantes du peuple libyen et de s’acquitter de ses obligations nationales afin de préserver ses capacités et ses intérêts.