Tunisie- Des recrutements de militaires et de gendarmes pour lutter contre les groupes armés - Maghreb Emergent

Tunisie- Des recrutements de militaires et de gendarmes pour lutter contre les groupes armés

Facebook
Twitter

Les autorités tunisiennes ont décidé un recrutement exceptionnel de 500 gardes nationaux (gendarmes) et le lancement des préparatifs pour 3.250 recrutements déjà prévus au sein de l’armée. Elles ont également décidé de suspendre les « activités des associations en relation avec le terrorisme » et de procéder à un audit des finances des associations pour vérifier « d’éventuels liens avec le terrorisme ».

 

 

Ouverture d’un recrutement exceptionnel de 500 gardes nationaux et lancement des préparatifs pour 3.250 recrutements de militaires déjà prévus par le projet de loi de finances complémentaire : ce sont là deux mesures prises hier par les autorités tunisiennes dans le but de mieux lutter contre la violence des groupes armés.

La plus récente manifestation de cette violence a eu lieu le 16 juillet dernier : des attaques perpétrées par des commandos « djihadistes » à djebel Chaâmbi, dans le gouvernorat de Kasserine (centre-est), ont fait 15 morts et une vingtaine de blessés parmi les soldats.

Réunie hier sous la présidence du Chef du gouvernement tunisien Mehdi Jomâa, et en présence des ministres de la Défense, de l’Intérieur, de la Justice, des Affaires étrangères, des Affaires religieuses et du ministre délégué chargé de la Sûreté, la cellule de crise chargée du suivi de la situation sécuritaire a pris d’autres mesures censées lui permettre de contrôler les activités des groupes radicaux islamistes. Il s’agit, selon l’agence Tunis Afrique Service (TAP) qui a rapporté l’information, de la « suspension immédiate des activités des associations en relation avec le terrorisme » et de l’organisation d’un « audit interne et externe de l’état financier des associations et de vérifier l’existence ou non d’éventuels liens avec le terrorisme ».

Pour rappel, les autorités tunisiennes avaient ordonné samedi la fermeture immédiate des mosquées non contrôlées par le ministère des Affaires religieuses ainsi que des radios et des chaînes de télévisions « non autorisées ».

 

« L’armée n’a jamais été prévenu contre une imminente attaque au mont Chaambi »

 

Lors sa réunion dimanche, rapporte encore TAP, la cellule de crise a décidé de transférer à la justice militaire un document des services de renseignements qui, selon Sahbi Jouini, un responsable de l’Union des Syndicats des forces de sécurité (USFS), avait été adressée à l’armée le 10 juillet 2014 pour la prévenir de l’imminence d’attaques terroristes à Djebel Chaâmbi.

La cellule de crise a assuré, dans un communiqué cité par le site d’information tunisien Direct info, que ce document ne comportait pas d’informations sur des actes terroristes dans cette zone: « Il donne des renseignements sur des risques d’attentats terroristes dans des zones urbaines au cours du mois de ramadan. Ces projets d’attentats ont été déjoués dans plusieurs régions. »

Invité vendredi dernier sur un plateau de la chaîne Ettounsia TV, Sahbi Jouini avait déclaré: « Nous avons envoyé notre rapport à nos supérieurs le 10 juillet. Nous les avons avertis en donnant le nombre des terroristes, le jour et l’heure de l’attaque, au moment de la rupture du jeûne ou à 6 heures du matin. Nous avons même décrit le chemin que les terroristes allaient emprunter. Nous avons fait notre boulot. Il y a quelque chose qui n’a pas fonctionné. Si notre alerte avait été prise en considération, les vies de nos 15 soldats auraient été épargnées. »

Ces déclarations avaient été démenties le jour même par le porte-parole du ministère de la Défense, le colonel Lamjed El Hammami. Le lendemain, sur les ondes de la radio tunisienne Mosaïque FM, le ministre tunisien de la Défense, Ghazi Jeribi, annonçait qu’une plainte sera déposée contre Sahbi Jouini.

Facebook
Twitter