À peine 24 heures après les propos du Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité depuis, Josep Borrell, qui a évoqué l’inquiétude de l’Union européenne quant à « la détérioration de la situation économique et politique de la Tunisie », le ministère tunisien des Affaires étrangères a rejeté des propos « disproportionnés » de Borrell, dans un communiqué rendu public ce mardi 21 mars 2023.
En effet, la Tunisie a rejeté des propos « sélectifs » et « disproportionnés » du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui s’était inquiété la veille de la situation dans le pays, redoutant son « effondrement ».
« Les propos prononcés sont disproportionnés, tant au vu de la résilience bien établie du peuple tunisien tout au long de son histoire, que par rapport à une menace migratoire vers l’Europe en provenance du sud », a réagi le ministère
« La situation en Tunisie est très dangereuse », a averti Josep Borrell lundi 20 mars à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles. « Si la Tunisie s’effondre, cela risque de provoquer des flux migratoires vers l’UE et entrainer une instabilité dans la région MENA. Nous voulons éviter cette situation », a-t-il affirmé.
« L’Union européenne ne peut pas aider un pays incapable de signer un accord avec le Fonds Monétaire International » (FMI), a-t-il soutenu.
« Le président Kais Saied doit signer avec le FMI et mettre en oeuvre l’accord, sinon la situation sera très grave pour la Tunisie » , a-t-il insisté.
À noter que l’Italie a exhorté le FMI à débloquer un programme d’aide de 1,9 milliard de dollars en faveur de la Tunisie pour éviter une déstabilisation de ce pays d’Afrique du Nord qui entraînerait un nouvel afflux massif des migrants vers l’Europe, a rapporté Reuters dimanche 19 mars, citant le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani.
La Tunisie avait signé en octobre 2022 un accord préliminaire avec le FMI sur un programme d’aide de 1,9 milliard de dollars en contrepartie de plusieurs réformes économiques sensibles. Mais très peu de progrès ont été accomplis dans la mise en œuvre de ces réformes dans un contexte de crise politique, économique et sociale.