95% des étudiants tunisiens en ingéniorat à l’étranger ne rentrent pas en Tunisie au terme de leurs études d’après les chiffres du ministère de l’Enseignement supérieur rapportés par le journal électronique tunisien Web Manager Center.
45% des jeunes médecins, qui étaient inscrits l’année dernière à l’Ordre des médecins, ont quitté la Tunisie, a déclaré aujourd’hui, sur Shems FM, le directeur de la société Sigma Conseil, Hassan Zargouni. Quelque 2.000 ingénieurs en informatique ont également émigré l’année dernière, a-t-il ajouté.
Cette déclaration vient rappeler celle, tout aussi alarmante, faite le 16 août 2017 par le ministre des Affaires sociales tunisien, Mohamed Trabelsi, selon qui la Tunisie se classe deuxième de la région arabe, après la Syrie, en ce qui concerne la fuite des cerveaux vers l’extérieur.
Cette fuite des cerveaux s’avère davantage alarmante à l’examen des statistiques sur les dernières années. Ainsi, indiquaient des médias tunisiens en novembre 2017 citant l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en six ans, 94.000 compétences tunisiennes ont quitté la Tunisie vers l’Europe.
Ces étudiants à l’étranger qui ne rentrent pas dans leur pays
Le journal électronique tunisien Web Manager Center observait en août dernier, suite à la déclaration de Mohamed Trabelsi que beaucoup d’étudiants tunisiens à l’étranger ne rentrent pas dans leur pays au terme de leurs études. La proportion de ceux d’entre eux qui ne retournent pas en Tunisie une fois terminées leurs études est très élevée parmi les ingénieurs : 95%, d’après les chiffres du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique cités par ce journal.
Ce pourcentage très élevé s’explique, écrivait Web Manager Center, par le fait que « tout ingénieur tunisien ayant, à titre d’exemple, obtenu une certification de type Java, Microsoft, Linux ou Oracle… dispose de fait d’un passeport pour l’émigration vers tous les pays du monde ». Et d’ajouter que même les ingénieurs en informatique ayant étudié en Tunisie sont « sollicités par les chasseurs de têtes de grandes puissances ».